Triste nouvelle. Selon l'AFP, Rachid Taha est mort dans la nuit de mardi 11 au mercredi 12 septembre 2018. Victime d'une crise cardiaque survenue "dans son sommeil", le chanteur nous a quittés à l'aube de ses 60 ans (il est né le 18 septembre). "Son fils Lyes, sa famille, ses proches, tous ses amis et son label Naïve, ont le regret et l'immense tristesse d'annoncer le décès de l'artiste Rachid Taha, survenu cette nuit suite à un arrêt cardiaque à son domicile des Lilas", indique le communiqué transmis à l'AFP.
Figure du rock des années 1980 et de la France Black-Blanc-Beur, ce Franco-Algérien originaire d'Oran avait formé à cette même époque Carte de Séjour, mythique groupe qui fusionnait le raï traditionnel et le rock français. En 1986, ils avaient notamment défrayé la chronique en reprenant la chanson de Charles Trenet Douce France.
Après la dissolution du groupe en 1990, Rachid Taha s'était lancé avec succès dans une carrière solo, mêlant raï, chaâbi, techno et même punk. Au total, sa discographie est composée de dix opus aux inspirations orientales et électroniques, dont l'excellent album éponyme sorti en 1993 composé du tube engagé Voilà Voilà mais aussi du tube Ya Rayah, reprise du musicien Dahmane El Harrachi qui avait connu un succès retentissant. D'après Le Parisien, Rachid Taha venait de terminer un onzième album solo qui devait sortir début 2019 sur le label Believe.
1, 2, 3 Soleils ? Ça serait bien d'y retourner...
L'un des moments forts de sa carrière fut également lorsqu'il avait formé un trio avec ses camarades Faudel et Khaled pour le spectacle 1, 2, 3 Soleils. Le 26 septembre 1998, soit il y a presque 20 ans jour pour jour, les artistes avaient mis le feu lors d'un concert exceptionnel à Bercy joué à guichets fermés. L'album live, qui avait été produit en simple, double et en DVD, s'était vendu comme des petits pains, obtenant la certification or du Syndicat national de l'édition phonographique.
En 2013, Rachid Taha s'était confié à nos confrères de Paris Match pour évoquer l'époque 1, 2, 3 Soleils. Il avait ainsi admis qu'il se sentait prêt à retenter l'expérience même s'il n'était plus vraiment en contact avec ses acolytes. "Mon fils me le demande tous les jours ! C'est vrai que ce serait bien d'y retourner. Mais Faudel et Khaled ont un peu disparu. Il ne reste que la légende...", avait-il regretté.
Une légende qui nous fera toujours danser, encore et encore.