Des "youyous, larmes et incantations ont accompagné la levée du corps du chanteur algérien Rachid Taha, figure du rock français des années 1980 et voix du raï et du chaâbi, inhumé vendredi à Sig dans l'ouest algérien", relate l'AFP.
La dépouille du chanteur Rachid Taha, que le grand public connaissait notamment pour sa reprise de Douce France, était recouverte du drapeau algérien et portée par six pompiers, avant d'être mise en terre au cimetière Sidi Benziane, en début d'après-midi après la prière du vendredi. Une foule d'anonymes comme de personnalités est venue rendre hommage au chanteur, mort à 59 ans en France des suites d'une crise cardiaque. Ses proches étaient eux aussi bien évidemment là. "Je pleure sans larmes tant le choc est grand. C'est brutal, on ne s'y attendait pas", a confié à l'AFP sa mère, Aïcha, âgée de 77 ans et mariée à Ali Chérif, le couple habitant en banlieue de Sig. Une grande tente avait ainsi été érigée devant le domicile pour accueillir les visiteurs lors des obsèques.
Parmi les membres de la famille de Rachid Taha, il y avait aussi Djilali Taha, un de ses cousins, Khaira, sa soeur qui habite à Lyon, et bien sûr Véronique, sa veuve. Celle dernière a souligné que cet enterrement était à l'image du chanteur : modeste et convivial. "Ici, la façon d'accueillir la mort est très humble. Même en pareilles circonstances, on retrouve la générosité et la chaleur familiale", a-t-elle dit. Elle a précisé avoir déposé une tasse de café sur la tombe de son mari, un objet à connotation personnel...
Né dans une Algérie alors française en 1958, Rachid Taha avait quitté le pays à dix ans pour la France, où il a passé le reste de sa vie. C'est dans la musique qu'il avait fait sa carrière, entre rock et punk mais aussi sonorités orientales et algériennes, notamment celles du raï et du chaâbi qu'il a fait connaître à travers le monde. En 2016, Rachid Taha a reçu une Victoire de la musique pour l'ensemble de sa carrière. Il s'apprêtait à sortir un nouvel album, dont le premier morceau devait s'intituler Je suis africain.
Thomas Montet