"C'est l'un des jours les plus tristes de ma carrière." Pas seulement pour lui, en fait. L'abattement de Rafael Nadal, champion olympique en titre qui vient de se résoudre à déclarer forfait pour les Jeux olympiques de Londres, est presque synonyme de deuil national.
Nourris à la culture de la gagne avec l'excellence actuelle de leurs représentants (en football, en basket-ball...), des millions d'Ibères, aficionados du tennisman majorquin qui comptaient d'avance sur une belle médaille rutilante au cou de "Rafa", en sont pour leurs frais.
La mort dans l'âme, Rafael Nadal a annoncé, trois semaines après son incroyable élimination précoce à Wimbledon, qu'il ne retournerait pas à Londres cet été, forfait en raison d'une tendinite aux deux genoux qui a déjà sérieusement contrarié sa saison. "Je ne suis pas en condition pour jouer. C'est un des jours les plus tristes de ma carrière", a-t-il laconiquement commenté.
Le guerrier des courts majorquin a plus d'une raison d'être effondré : ce forfait intervient quelques jours seulement après qu'il a symboliquement reçu, tout sourire, l'étendard de la délégation espagnole, dont il devait être le porte-drapeau. Un rôle d'honneur qu'il doit aussi abdiquer (L'Equipe avance les noms du skipper Iker Fernandez et du cycliste Samuel Sanchez comme possibles remplaçants).
Déjà contraint à l'abandon en début d'année en demi-finale du masters de Miami, Rafael Nadal avait retrouvé de sa superbe avec la saison de terre battue, sa surface de prédilection, dominant deux fois Novak Djokovic pour établir des records historiques à l'Open de Monte-Carlo et à Roland-Garros. Eliminé à la surprise générale dès le deuxième tour de Wimbledon par le Tchèque Lukas Rosol (alors classé au-delà du 100e rang mondial), Nadal, qui a rétrogradé à la 3e place à l'ATP, avait alors déjà dû faire un break en raison de ses problèmes récurrents au genou. Au point de faire inhabituellement faux bond à un match caritatif face à Novak Djokovic le 14 juillet.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, un ticket inespéré se libère, au bénéfice de Feliciano Lopez, qui disputera le tournoi olympique à la place de Rafael Nadal. Feliciano Lopez qui, à Wimbledon, n'a pas passé le premier tour...
Après des JO en or en 2008 à Pékin, les JO de Londres, c'est nada.