A 42 ans, Rama Yade est-elle déjà une retraitée de la politique ? Après avoir échoué à se présenter à la dernière élection présidentielle puis avoir été battue aux législatives, elle a changé de carrière. Pour le moment... C'est aux États-Unis qu'elle a trouvé sa nouvelle voie, grâce à la Banque mondiale. Si son mari est resté en France, sa fille Jeanne l'a suivie...
Conseillée par Christine Lagarde, qu'elle avait rencontrée du temps de son passage au gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Rama Yade a pris contact avec les dirigeants de la Banque mondiale. Un nouveau souffle qu'elle justifie par un "besoin de changer d'air, de retrouver une feuille blanche", comme elle l'a expliqué au Parisien. Après un quiproquo sur le lieu de l'entretien, elle a finalement atterri à Washington et a commencé à "travailler sur un premier rapport consacré au sport et au développement en Afrique". Par la suite, elle planchera sur le handicap en Afrique avant de se rapprocher du think tank Atlantic Council. Le début d'une nouvelle vie avec sa fille Jeanne, aujourd'hui âgée de 5 ans.
Le duo a trouvé refuge dans le quartier de Georgetown mais Joseph Zimet, le mari de Rama Yade, a préféré rester en France où il dirige la mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Les allers et retours en avion sont donc fréquents. "Au début, les desperate housewives m'ignoraient, pensant que j'étais afro-américaine. Mais lorsqu'elles ont compris que j'étais française, elles me parlaient des croissants, de Paris... Je ne me suis jamais sentie aussi française que là-bas", a relaté Rama Yade à propos de sa nouvelle vie de single mum outre-Atlantique. Heureuse de vivre ce rêve américain fantasmé depuis l'adolescence, l'ancienne femme politique affirme même être plus épanouie dans sa nouvelle vie professionnelle. "Ceux qui se retirent de la vie politique en disant qu'ils sont bien, je ne les croyais pas. Mais en fait, c'est bien !", a-t-elle affirmé.
Rama Yade, qui a aussi glissé avoir été approchée par la télévision en France - on lui a notamment proposé ONPC -, va prochainement revenir en France pour diriger son cours intitulé L'Afrique au centre du monde à Sciences-po Paris ainsi qu'à Reims. Et la politique ? "Je ne dis pas que je ne reviendrai jamais, mais je ne prépare rien. De toute façon, même si j'en avais envie, ça ne suffirait pas. Il faut des circonstances", a-t-elle ajouté.
Thomas Montet