Raphaëlle Paolini poursuit son combat avec force et détermination. Alors que le ministère de l'Éducation nationale organise jeudi 3 novembre sa deuxième Journée nationale contre le harcèlement scolaire, la fille de Nonce Paolini continue d'assurer la promotion de son livre rédigé à quatre mains avec sa maman Isabelle, Harcelée à l'école, doubles peines (paru le 20 octobre aux éditions La Boîte à Pandore).
Dans cet ouvrage, la jeune femme de 25 ans retrace sa douloureuse adolescence passée sous les lynchages de ses camarades de classe. Menacée et humiliée, la fille de l'ancien patron du groupe TF1 n'avait même pas 15 ans lorsqu'elle est tombée dans une profonde dépression. Après deux tentatives de suicide, elle était finalement parvenue à trouver l'aide dont elle avait besoin, grâce à l'amour et au soutien de sa famille. "Sans cela, je ne serais peut-être plus là. Mes parents ne pouvaient pas gérer quelqu'un d'aussi malade que moi. Il fallait une aide supplémentaire. (...) Mon père a réalisé tardivement mon mal-être. Il avait besoin que je sois sur un lit d'hôpital pour comprendre", révélait-elle le 19 octobre dernier au magazine Gala.
Trois semaines plus tard, la pétillante blonde écume les plateaux télévisés, avec pour objectif de déclencher une prise de conscience collective. Ce jeudi, elle était l'invitée de l'émission Bourdin Direct sur la chaîne RMC. Sa maman était à ses côtés pour prendre la parole. "Je voyais une adolescente maussade, comme beaucoup d'ados le sont lors de cette période, donc je ne me suis pas inquiétée outre mesure. (...) Les enfants ne parlent pas, a expliqué Isabelle Paolini. C'est une amie de ma fille qui avait montré à sa propre mère le blog de Raphaëlle, sur lequel il y avait des horreurs. Et c'est cette mère qui m'a appelée et, heureusement, c'est ainsi que je m'en suis rendu compte, assez rapidement finalement."
La société devient beaucoup plus violente
Les chiffres communiqués par le gouvernement donnent froid dans le dos : encore aujourd'hui, un jeune sur cinq est victime de harcèlement à l'école, dont 40% se trouvent chez les 11-16 ans. Selon Raphaëlle Paolini, l'essor des réseaux sociaux est à blâmer. "Les parents ne détectent pas forcément certains signes qui paraissent évidents, pareil pour le corps enseignant", a ajouté la jeune femme. "On en parle beaucoup plus qu'à l'époque où c'est arrivé à Raphaëlle. Il y a une sorte de vigilance qui a été activée. Il y a quand même une sorte de violence qui se généralise, la société devient beaucoup plus violente. Si on a l'émergence de ce genre de phénomène, ce n'est pas un hasard. Les enfants ne deviennent pas épouvantables par hasard", a poursuivi l'ex-épouse de Nonce Paolini.
Des années plus tard, Raphaëlle affirme qu'elle s'est reconstruite. "On ne sort pas indemne d'une histoire pareille, je peux encore avoir quelques petites choses qui peuvent m'angoisser, comme tout le monde. Mais sinon, je vais très bien, je suis très heureuse", a-t-elle assuré avec un sourire chaleureux. "On est en contact avec le ministère de l'Éducation nationale. Depuis le départ, c'est le projet de Raphaëlle – et c'est aussi le mien – de témoigner et d'apporter notre parole car, finalement, notre histoire s'est bien terminée, donc c'est possible aussi", a conclu Isabelle.
Sarah Louaguef