Encore trop tabou il y a quelque temps, le harcèlement scolaire est aujourd'hui au coeur du nouveau livre de Raphaëlle Paolini (25 ans), écrit à deux mains avec sa maman Isabelle.
Dans Harcelée à l'école, doubles peines (éditions La Boîte à Pandore, sortie prévue le 20 octobre), la fille de Nonce Paolini (grand patron du groupe TF1 de 2008 à 2016) se confie à coeur ouvert pour parler de son expérience douloureuse. À l'époque, elle n'avait que 13 ans lorsque ses camarades de classe ont commencé à s'en prendre à elle. "Tout a commencé au début de ma troisième, lorsque j'ai créé mon blog. (...) J'ai subi un déferlement de la quasi-totalité des troisièmes de l'établissement [une des plus élitistes écoles parisiennes, NDLR]. On m'a beaucoup attaquée sur mon physique que j'avais déjà du mal à accepter", confie-t-elle ce mercredi dans les pages du magazine Gala.
Mon père avait besoin que je sois sur un lit d'hôpital pour comprendre mon mal-être
Lynchée quotidiennement par les élèves sur son poids et son look, Raphaëlle Paolini est "humiliée" et "encerclée en cours de récréation", finissant par croire que le problème vient véritablement d'elle. "Et puis il y a eu ce commentaire qui m'a terriblement choquée : 'Mais va te suicider'", poursuit-elle. L'adolescente, qui vivait à l'époque avec sa mère (Nonce Paolini et Isabelle ont divorcé en 2000 lorsque la fillette avait 9 ans), finit par lui en toucher un mot. "Un séisme. Un sentiment de révolte de faire subir ça à une enfant dont je savais qu'elle ne pouvait pas être à l'origine de quelque chose de moche", confie Isabelle. La mère de famille alerte la direction de l'école et les parents des élèves incriminés. Certains sont renvoyés, d'autres mis à pied. Mais cette prise de dispositions a un terrible effet boomerang et "les quolibets redoublent".
Plongée dans la dépression durant quatre années, Raphaëlle lutte pour combattre ses démons. L'étudiante fait deux tentatives de suicide et se fait interner dans des centres spécialisés. "Sans cela, je ne serais peut-être plus là. Mes parents ne pouvaient pas gérer quelqu'un d'aussi malade que moi. Il fallait une aide supplémentaire. (...) Mon père a réalisé tardivement mon mal-être. Il avait besoin que je sois sur un lit d'hôpital pour comprendre", poursuit-elle. "Papa vit sur une autre planète. Il pense que je suis feignante, une cancre, pas foutue de faire un effort pour avoir la moyenne. Ne vivant pas avec moi, difficile pour lui d'évaluer quoi que ce soit. Donc il suppose. Et se trompe. Mais, aujourd'hui, je ne lui en veux pas. Il a été là quand il le fallait. Dans les moments d'urgence absolue. (...) Aujourd'hui, je suis suffisamment sûre de moi, de mes passions. Je sais qu'on ne peut pas être bon partout et c'est pour ça que je lui pardonne", conclut-elle dans son ouvrage. Une belle leçon de courage et d'amour.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Raphaëlle Paolini dans les pages du magazine Gala en kiosques le 19 octobre 2016