Le bootleg est un art que Nagui aime à déléguer à ses invités, assemblés en des duos de bonne fortune sur le plateau de Taratata... Nouvel exemple dernièrement avec le drôle de numéro proposé, dans l'émission diffusée les 3 et 5 janvier, par la charmante Oceana.
Dix ans après deux singles germanophones et ses débuts dans le songwriting, la chanteuse allemande de 27 ans a fait irruption sur le devant d'une scène qu'on croyait jusqu'alors presque exclusivement dédiée à sa compatriote, la sublime Ayo, avec le single Cry cry extrait de son premier album, Love Supply (regardez ci-dessus si besoin de vous rafraîchir la mémoire).
Elle-même globe-trotter et dépositaire d'un style musical métissé (soul, funk, reggae...) aux couleurs chaleureuses, Oceana interprétait, sexy et piquante, son La La (à voir en cliquant ici), pour Nagui et ses téléspectateurs, autre extrait d'un album riche d'un son vintage solaire, cuivré, enlevé. Réjouissant.
Pour l'exercice du duo improbable, Oceana, qui doit au soutien de son pygmalion Maceo Parker (saxophoniste de James Brown, dont elle fit connaissance durant son enfance et qu'elle accompagna comme choriste à l'adolescence) de s'être risquée avec bonheur à ce premier album, était associée à l'excellent Richard Hawley. Entre la jeune diva en micro robe pink et le chanteur britannique quadra aux allures d'Elvis Costello, le contraste est saisissant, et l'alchimie... tout autant.
C'est un autre Elvis, Presley celui-là, qui les a réunis, pour un bootleg pour le moins inattendu mêlant le hit de Britney Spears Baby one more time et le Crawfish du King. Nominé pour le Mercury Prize en 2005 avec Coles Corner, Hawley (proche de Jarvis Cocker qu'il accompagna au sein de Pulp), qui publiait fin 2009 son sixième album Truelove's Gutter et a contribué cet hiver à façonner le come-back musical de Lisa Marie Presley (album en cours d'enregistrement), a ainsi accompagné avec classe la suave chanteuse. Un joli moment à (re)découvrir ci-dessus, ou en regardant l'émission, ce soir à 00h40 sur France 2.
G.J.