Porte vient de répondre à 20minutes.fr. Il y explique qu'il a appris la nouvelle ce matin dans une lettre recommandée de Philippe Val, patron de France Inter : "La lettre m'expliquait que dans le cadre de la refonte de la grille, mon contrat était supprimé, y compris ma chronique dans Le Fou du du Roi." Stéphane Bern, après une entrevue avec Val, avait pourtant confirmé le retour de Porte la saison prochaine. Didier Porte se dit "sonné" et "dans la mouise."
Invité du journal de 13 heures sur France Inter, Jean-Luc Hees, président de Radio France, confirme que c'est lui qui a pris la décision de se séparer des deux humoristes. Il évoque la fameuse chronique de Porte où il faisait dire à Dominique de Villepin : "J'enc... Sarkozy." Pour Hees, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : "Ce jour-là, je me suis dit : 'C'est fini !' Je ne peux pas tolérer cette chose sur une antenne publique. Vous pensez bien que l'Elysée a immédiatement appelé..." Rappelons que c'est Nicolas Sarkozy qui a nommé Hees à la tête de Radio France.
Stéphane Guillon questionnait ce matin l'indépendance politique de Jean-Luc Hees, lui s'en défend une nouvelle fois, expliquant que "l'insulte, l'extrême vulgarité ou l'extraordinaire grossièreté soient des valeurs que tout le monde partage." Selon lui, "L'humour n'est pas une question de droite ou de gauche."
Pour autant, suite à cette saillie problématique, Didier Porte n'a écopé que d'un avertissement. Il s'étonne que l'on évoque sa chronique pour justifier son renvoi : "On ne licencie pas après un unique avertissement." Sur Lepost.fr, il ajoute : "Quand je regarde en arrière, cette fameuse chronique me semble être un prétexte absolu. C'est absolument ridicule. J'ai fait des chroniques bien plus subversives."
Soupçonne-t-il Jean-Luc Hees d'avoir pris une décision politique ? Il reste prudent : "Je ne me permets pas de faire des procès d'intention à la hiérarchie de Radio France." En revanche, il remarque que "France Inter a toujours été un îlot de liberté incontestable" et que "cette période est révolue et c'est inquiétant par rapport à l'avenir."
Stéphane Bern a réitéré son soutien au chroniqueur ce midi dans son émission. Se posant la question du désaveu de la direction à son égard, l'animateur a déclaré qu'il "en tirerait les conséquences."
Jean-Luc Hees semble en tout cas l'y encourager en déclarant : "Ca ne coûte pas très cher de se déclarer solidaire 30 secondes..." Bern en a remis une couche à l'AFP en déclarant : "Je le vis comme un désaveu personnel (...) Ca me met dans une situation embarrassante. Quelles conclusions je dois en tirer ? Il devait rencontrer son boss cet après-midi.
Stéphane Guillon a proposé à Didier Porte de faire Le Grand journal de Canal+ dès ce soir, mais son collègue "ne pense pas y aller". La tragédie grecque qui se joue à France Inter vient de faire deux nouvelles victimes, et pas des moins médiatiques. Que va-t-il se jouer du côté de Stéphane Bern ?
A.D.