Philippe Val, le directeur de la station vient de répondre aux questions de Télé-Loisirs. Il y précise notamment qu'il ne sait pas qui remplacera Nicolas Demorand à la tête de la matinale à la rentrée. Ce dernier souhaite faire autre chose sur l'antenne. Val confirme alors au sujet de Guillon que l'humoriste n'est pas à sa place à 7h55. Dans le journal Le Monde il était déjà clair, aujourd'hui, il s'exprime avec encore plus de fermeté : "Dans une tranche matinale vouée à l'information, il n'est pas utile de sortir son nez de clown. C'est déplacé. Voilà, c'est tout."
Guillon défend Didier Porte...
En cette fin de saison, le dialogue se durcit entre Guillon et son patron. Ce matin, dans sa chronique, l'humoriste n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il y décrit les tensions internes et l'affaire Didier Porte : son collègue avait employé l'expression "J'enc... Nicolas Sarkozy" à plusieurs reprises, le 20 mai dernier, cette provocation lui a valu un avertissement de la part de la direction et le possible non-renouvellement de son contrat à la rentrée.
Stéphane Guillon fait alors part... de sa jalousie : "Pour un humoriste engagé, recevoir un avertissement, c'est la consécration, l'assurance d'afficher complet à son spectacle pendant des années, beaucoup mieux qu'un Molière et toutes ces conneries."
... et attaque Philippe Val
Il met donc tout en oeuvre pour lui aussi, recevoir un avertissement de Philippe Val. Guillon rappelle d'abord que Val est un ancien humoriste dont l'affiche du spectacle - avec Patrick Font - de 1987, le montrait en train de sodomiser François Léotard, alors ministre de la Culture. Il reprend également à son compte la provoc de Porte en titillant Philippe Val avec un "Je sodomise le chef de l'Etat"... aussi précis quand à l'acte, mais moins cru dans l'expression ! Samedi, pendant sa chronique dans "Salut les terriens" sur C+, il en avait déjà mis une petite louche...
Enfin, il évoque un mail de Philippe Val reçu par toute la station rappelant que l'antenne de France Inter a été, à maintes reprises, instrumentalisée à des fins personnelles et que ceci est intolérable. Pour Guillon, raconter son conflit avec la direction, c'est justement instrumentaliser France Inter, donc enfreindre la règle : "Philippe Val sait qu'il suffit de nous interdire de faire quelque chose pour qu'on le fasse. À moins qu'il ne cherche à nous provoquer, pour nous virer."
Il souligne cependant le manque de précision de cette règle : "Comme Nicolas Sarkozy nomme directement le PDG de Radio France (maison mère de France Inter, ndr), quelque part, le patron c'est lui. Donc si je le critique lui ou son gouvernement, j'instrumentalise l'antenne..."
Le manifeste de Telerama
Et Guillon de terminer sur un autre débat : "Ce ne sont peut-être pas les journalistes qu'il faut changer à 7h55, mais le mode de nomination des PDG de l'audiovisuel." Le magazine Télérama vient justement de lancer un appel contre ces nominations par Nicolas Sarkozy. Un appel signé par 100 personnalités des arts et de l'audiovisuel. Guillon sous-entend par cette réflexion, que son éviction serait le fruit d'une décision politique. Ce genre de réflexion est toujours payante, passer pour un martyr... c'est porteur.
Emmanuel Beretta, le journaliste spécialiste des média au Point, rappelle que depuis la polémique Eric Besson, Stéphane Guillon a refusé du monde au théâtre Déjazet où il se produisait. Une sanction serait évidemment une bonne, très bonne affaire pour l'humoriste. Quand à son avenir, si Val trouve son billet "déplacé" à 7h55, Guillon a fait savoir qu'il refuserait une autre case. Au moins c'est clair !
De son côté, Didier Porte est dans l'expectative. Comme Guillon, il ignore ce que deviendra sa chronique de La Matinale, il se pose aussi la question de sa participation au Fou du roi de Stéphane Bern. Il vient de déclarer à Backchich : "Stéphane Bern m'a apporté son soutien et m'a assuré qu'il me voulait dans son équipe l'année prochaine."
L'annonce de la nouvelle grille des programmes de France Inter devrait être très intéressante !