Alors que les mondiaux d'athlétisme se déroulent dans un relatif anonymat dans un stade Loujniki de Moscou quasiment vide, Renaud Lavillenie a une fois de plus échoué dans sa quête du titre de champion du monde en plein air. Le seul trophée qui manque encore à son incroyable palmarès... La faute à une organisation défaillante selon le tricolore.
Mauvais perdant, Renaud Lavillenie ? "Je n'ai jamais trouvé mon saut, jamais trouvé mes sensations. Et non pas parce que j'ai fait des conneries ou que je n'étais pas en forme, mais parce que je n'ai jamais trouvé mes réglages, mes repères", confiait à L'Équipe le champion olympique de Londres qui domine actuellement la discipline de la tête et des épaules, malgré des pleurs lors d'un saut historique. Mais cette fois-ci, Renaud Lavillenie a chuté face à la meute de sauteurs allemands qui lui fait la chasse depuis des années. Et selon le Français, l'excuse est presque toute trouvée : "Je partais couloir 3 [sur la piste d'athlétisme, NDLR], un truc qui ne m'est jamais arrivé. À la limite, je n'avais qu'à partir devant les photographes ! Ce n'est pas normal dans un stade de cette envergure-là."
Le champion en avait gros sur le coeur et en voulait sévèrement à la piste d'élan, trop courte de son point de vue. "Il y a un problème de conception quand il n'y a que 42 mètres [de longueur d'élan, NDLR] alors qu'il y en avait 53 aux Jeux. Quand on est dans les couloirs, on a des règles strictes, pas le droit de mettre de marqueurs. Alors qu'on est habitué à avoir une piste propre, là, j'ai devant moi trois, quatre lignes, un fil éclectique, une boîte. C'est bon, on n'a qu'à me mettre une barrière de steeple aussi !", expliquait-il désabusé.
La déception était de mise, lui qui exprimait son incompréhension face à une telle mise en place. "C'est décevant de s'entraîner dur toute l'année et d'avoir ça. Je ne veux pas rejeter la faute sur des trucs extérieurs, mais ça m'a vraiment perturbé et il a fallu que je me batte pour trouver quelque chose, forcer le saut", ajoutait-il. Face à lui, se trouvait tout de même un excellent sauteur, l'Allemand Raphael Holzdeppe, sacré champion du monde pour avoir sauté à la même hauteur que Romain Lavillenie, mais en utilisant moins d'essais. "Il ne faut pas négliger ça, concédait le Français. On ne le découvre pas. Il est champion du monde junior, recordman du monde juniors, il ne sort pas de nulle part", soulignait le vice-champion du monde prêt à repartir en quête du fameux record (6,14 m en plein air et 6,15 m en salle) de Sergeï Bubka, légende vivante du saut à la perche.