Ils sont père et fils. Ils ne se supportent pas. Leur entourage leur a lancé un ultimatum : participer à un stage de réconciliation Aventures Père Fils dans les gorges du Verdon, où ils devront tenter un ultime rapprochement. Entre mauvaise foi et coups bas, pas évident qu'ils arrivent à se rabibocher.
Respectivement père et fils, l'expérimenté Richard Berry et le novice Waly Dia forment un tandem aussi inédit que surprenant dans Père Fils Thérapie, d'Emile Gauldreault. À l'écran, Richard Berry incarne "un mâle alpha", un cador de la police, face à un fils qui cherche sa place. Au micro de Purepeople, le jeune comédien et surtout humoriste nous explique sa collaboration avec le grand et charismatique Richard Berry. "C'était un challenge, nous dit-il. On se dit, 'il faut que je sois à la hauteur' surtout avec quelqu'un qui a fait plus de 100 films alors que moi, j'en ai fait 3. Je n'ai pas senti de mauvaises vibrations avec lui, juste quelqu'un qui avait envie de faire un bon film et d'avoir une bonne relation avec son partenaire. Ca m'a mis à l'aise et ça m'a permis de me lâcher, d'avoir de la liberté dans le jeu et de ne pas me sentir observé."
N'arrivant pas à s'entendre et cherchant constamment à se dénigrer et s'opposer l'un l'autre, nos deux personnages se retrouvent catapultés de force dans une thérapie de groupe. Une méthode que Richard Berry approuve lui-même. "Je crois beaucoup aux thérapies. J'aurais pu en faire une comme celle-ci. Dès lors qu'on a la démarche d'essayer, de vouloir, d'évoquer le désir et de comprendre d'où viennent nos problèmes. Le pire des drames se trouve chez les gens qui ne voient même pas l'utilité de faire une démarche quelconque pour s'améliorer", nous confie l'acteur, qui est passé par d'autres moyens pour soigner des points cruciaux de son quotidien.
Incarnant un père étouffant et égocentrique, Richard Berry a retrouvé dans cet homme quelque chose qu'il a lui-même connu, en tant qu'acteur et père de famille. "Oui, j'ai eu l'impression de prendre de la place, surtout avec mes deux plus grandes filles, avoue-t-il. La deuxième [Joséphine Berry, NDLR] a résolu le problème en allant vivre à Londres. Elle grandit en tant qu'actrice là-bas, loin de moi, et quand elle reviendra en France – si elle revient – on pourra dire qu'elle a fait tout ce parcours sans l'aide de son père. Je trouve ça très courageux de sa part."
Ce sont des traumatismes qui resteront à jamais
Sans aller jusqu'à la psychologie de comptoir, cette place prépondérante du père a servi à combler l'absence de son propre papa. Il nous raconte : "Mon père et ma mère, quand j'étais petit, étaient représentants, ils partaient sur les routes. Donc ils nous laissaient, ma soeur et moi, chez des nourrices. Pour moi c'était un cauchemar. Jusqu'à la naissance de mon petit frère. A chaque fois qu'ils partaient, je me sentais abandonné... Pour moi, la séparation est un déchirement. Encore aujourd'hui, même si j'ai essayé de régler ce problème, c'est un déchirement. Partir, laisser mes enfants, c'est un déchirement. Au début, j'ai communiqué cela à mes enfants, malheureusement. Ce sont des traumatismes qui resteront à jamais." Et de rajouter : "Heureusement, j'ai une femme qui m'aide beaucoup."
D'absences, il en est également question pour Waly Dia, dont les parents sont divorcés. "Mes parents se sont séparés quand j'avais 2 ans, donc je ne les ai pas vraiment connus ensemble. Ma chance, ça a été d'avoir accès à mon père tout le temps, parce que je n'ai pas eu de papa démissionnaire, donc je pouvais le voir quand je voulais", assure l'intéressé. Ce qui ne l'empêche pas de raconter une anecdote qui est restée ancrée dans sa mémoire. "Le pire coup que m'a fait mon père, c'est lors de mon premier voyage au Sénégal avec lui, on arrive, il me dépose chez ma grand-mère et il est parti pendant trois jours", se souvient-il alors que son partenaire souligne avec ironie "un petit syndrome d'abandon". "J'avais 7 ans. Je ne connaissais rien de mon pays d'origine, tout seul avec ma grand-mère qui ne parlait pas un mot de français, dans une petite banlieue de Dakar", conclut Waly Dia.
Père Fils Thérapie, actuellement en salles.