Roman Polanski est loin d'en avoir fini avec l'affaire des accusations d'agression sexuelle sur mineure datant de 1977, pour laquelle il avait fui le territoire américain face à un procès qu'il considérait comme faussé. Celui qui, sous le poids des critiques, a renoncé à endosser le rôle de président de la cérémonie des César 2017 doit de nouveau composer avec la justice américaine depuis qu'il a décidé de retourner aux États-Unis pour clôturer ce dossier qui le poursuit depuis quatre décennies, avec la garantie qu'il ne serait pas arrêté sitôt la frontière franchie.
L'avocat du réalisateur, Harland Braun, s'est rendu aux États-Unis pour une nouvelle audience afin qu'il soit reconnu que son client a déjà bel et bien purgé la peine de 42 jours de prison qui lui avait été infligée à l'époque. Le site TMZ souligne toutefois que le procureur américain estime qu'au regard de la loi, il est impossible que Roman Polanski se rende sur le territoire américain sans être immédiatement arrêté, comme n'importe quel homme en fuite. Il rappelle par ailleurs que le réalisateur du Pianiste avait déjà eu l'occasion en 1997 de régler les choses contre une simple peine d'intérêt général. Une proposition qu'il avait alors refusée, n'obtenant pas la garantie que son cas ne serait pas médiatisé.
Pour le camp de Polanski, la raison de cette position de la justice américaine montre surtout qu'elle ne veut pas qu'on évoque l'existence de l'accord secret passé avec le juge de l'époque, selon lequel il acceptait que le cinéaste purge sa peine d'un mois et demi s'il plaidait coupable. Un "pacte" qu'il a ensuite nié avoir passé, mais que le procureur au moment des faits, Roger Gunson, et la victime, Samantha Geimer avaient pourtant confirmé.
Dans ce feuilleton judiciaire, Roman Polanski peut compter sur le soutien indéfectible de plusieurs personnalités du cinéma, comme Alain Terzian, président de l'académie des arts et techniques du cinéma, mais avant tout de sa famille : sa femme Emmanuelle Seigner. Dernièrement interviewée pour le magazine Numéro, elle avait déclaré à propos de la renonciation à la présidence des César de son mari : "C'est une histoire stupide, terrible, je n'ai pas à en parler parce que ce n'est pas ma vie."