C'est un revirement inattendu : après des années de débats autour de son éventuelle extradition, d'assignation à résidence et de défiance par rapport à la justice des Etats-Unis, Roman Polanski se dit prêt à se rendre sur le sol américain pour mettre fin à l'affaire de viol sur mineure qui le poursuit depuis 40 ans - et de manière insistante ces dernières années.
Alors que ce dossier demeure on ne peut plus brûlant, puisqu'il a conduit à sa défection de la mission de président de la 42e cérémonie des César qui lui avait été confiée, le cinéaste franco-polonais de 83 ans est disposé à retourner aux Etats-Unis à une condition, qu'a portée jeudi son avocat à la connaissance de l'AFP : la garantie qu'il ne sera pas incarcéré.
Le conseil du réalisateur oscarisé et césarisé du film Le Pianiste, époux à la ville de l'actrice française Emmanuelle Seigner avec laquelle il a deux enfants (Morgane et Elvis), entend faire appliquer un accord amiable mentionné dans un document sous scellé, selon lequel un procureur aurait accepté que son client ne serve que 48 jours derrière les barreaux pour le viol de Samantha Gailey, 13 ans à l'époque, en 1977. Polanski a déjà purgé 42 jours de prison et avait été relâché, mais le camp Polanksi affirme que le juge Laurence Rittenband est ensuite revenu sur l'accord, déclarant que le cinéaste devrait passer jusqu'à 50 années derrière les barreaux, déclenchant sa fuite en Europe.
"Après la confirmation du contenu" des minutes de l'accord amiable, ses avocats veulent aussi faire reconnaître une décision de la Cour Suprême polonaise qui a mis fin en décembre à la procédure d'extradition du cinéaste vers les Etats-Unis, une procédure initiée par un procureur américain, ont-ils également fait valoir à l'AFP jeudi. Si le juge Gordon de Los Angeles reconnaît l'accord amiable et le refus d'extradition de la Cour polonaise, "Roman peut venir à Los Angeles et au tribunal sans craindre d'être détenu", souligne Harland Braun à l'AFP.