Son franc-parler n'aura pas tardé à se manifester. L'actrice Emmanuelle Seigner, épouse de Roman Polanski, a fait part de son sentiment face à la décision du cinéaste de renoncer à la présidence de la 42e cérémonie des César prévue le 24 février. Actuellement en plein tournage avec Eva Green et Ewan McGregor – qui avait tourné pour Polanski dans The Ghost Writer – du film D'après une histoire vraie, adaptation du roman homonyme de Delphine de Vigan, devant la caméra du réalisateur du Pianiste, elle a posté une vidéo sur son compte Instagram.
"Je me suis reveille dans la foret loin de la mechancete et la betise humaine .......et du mensonge #dapresunehistoirevraie #evagreen #vincentperez #romanpolanski", a écrit celle qui a épousé le metteur en scène en 1989 et a eu deux enfants avec lui, Morgane (qui vient de fêter ses 24 ans) et Elvis (né en 1998). Le message fait allusion à la pression qu'exercent les associations féministes et aux attaques dont le réalisateur a fait l'objet depuis qu'il a été choisi par l'Académie des César. Il y a quelques mois, elle n'avait déjà pas caché son indignation après la plaisanterie du maître de cérémonie cannois Laurent Lafitte visant, entre autre, son époux, en le traitant de "gros blaireau".
La controverse est liée un fait précis : l'accusation de viol datant de 1977 sur une mineure américaine, une affaire qui ressurgit régulièrement dans sa vie. Des voix se sont élevées pour s'insurger contre l'indécence de l'Académie des César qui a choisi de mettre à l'honneur un artiste toujours poursuivi aux États-Unis, après avoir fui le pays, pour ce qu'il s'est passé il y a quarante ans.
Dénonçant une polémique qu'il juge "injustifiée" et "alimentée par des informations tout à fait erronées", le réalisateur de 83 ans a annoncé sa décision par la voix de son avocat, à la veille de l'annonce des nominations de cette 42e cérémonie, rappelle l'AFP. Cette polémique a "profondément attristé Roman Polanski et atteint sa famille" et le réalisateur "a décidé de ne pas donner suite à l'invitation" des organisateurs de la cérémonie prévue le 24 février, ajoute le communiqué de son avocat.
"Quelques semaines après l'affaire David Hamilton, et alors qu'est menée une réflexion sur les délais de prescription pénale pour les victimes de violences sexuelles (...), la désignation de Roman Polanski est un pied-de-nez indigne fait aux nombreuses victimes de viols et d'agressions sexuelles", avait dénoncé Osez le féminisme. La tension était montée d'un cran lundi avec un appel à manifester devant le restaurant Fouquet's, où doivent être annoncées mercredi les nominations, tandis que la pétition avait recueilli plus de 61 000 signatures.