C'est une histoire qui a fait le tour des réseaux sociaux... sans qu'on n'en connaisse vraiment les tenants ni les aboutissants. Le rappeur Roméo Elvis a été accusé d'agression sexuelle, sans plus de détails, embarquant dans sa chute sa compagne et sa soeur Angèle. Mais voilà que sa supposée victime a accepté de prendre la parole auprès de StreetPress, espérant que le jeune Belge "réalise" ce qu'il lui a fait subir et ne recommence plus jamais.
Cette victime s'appelle Sofia. Elle a 23 ans. Elle était une grande fan de Roméo Elvis – elle l'a vu plus de vingt fois en concert, lui avait déjà parlé sur Snapchat en 2016 – jusqu'à ce qu'elle le croise dans une friperie située à Bruxelles en mai 2019. Elle connaissait cette boutique parce que le rappeur y vendait sa marque. Or, ce jour-là, sa visite s'est transformée en véritable défilé en compagnie de l'artiste. "C'est trop fun : on chante sur la musique de fond et j'essaye d'autres vêtements, se souvient-elle. C'était comme si je faisais les magasins avec un pote, il n'a pas la grosse tête."
Sauf qu'à force de complicité, Roméo Elvis aurait eu un geste extrêmement déplacé. "Quand je re-rentre dans la cabine, je sens une présence derrière moi et je sens que c'est lui, précise Sofia. Il entre avec moi dans la cabine et il ferme le rideau. Et là, il arrive avec ses mains sur ma poitrine. Le mec est grand, il est imposant. Il enlève ses mains et les met dans mon pantalon et sur mes fesses. Je lui dis : 'Tu fais quoi ?' Il a un déclic. Il arrête tout et sort. Comme s'il était en transe et qu'il venait de se réveiller."
Vrai ou faux ? S'il est difficile d'accuser Roméo Elvis sans avoir assisté à la scène, les excuses publiées par le rappeur sont relativement compatibles avec ce témoignage. En voyant que les réseaux sociaux s'enflammaient dans son dos, il avait expliqué, de lui-même, le 9 septembre 2020, avoir bel et bien "utilisé ses mains de manière inappropriée". "Je regrette sincèrement ce geste et surtout, je réitère publiquement les excuses déjà exprimes de nombreuses fois en privée et en personne", concluait-il.
L'amalgame est un peu facile. Angèle, à l'origine du titre féministe Balance ton quoi, est au coeur d'une campagne de cyber-harcèlement lui reprochant les agissements de son frère. "Ce n'est pas juste. Surtout pour sa petite-amie et Angèle, regrette Sofia. Je voulais juste encourager d'autres femmes à parler. Comme pour Moha La Squale." Quelques heures avant qu'elle ne prenne la parole en ligne puis ne change d'avis, trois femmes avaient effectivement accusé le rappeur de violences conjugales, d'agression sexuelle et de séquestration. Il était donc grand temps que les langues se délient...