Roméo Elvis est sous le feu des critiques depuis de longs mois pour ses propos polémiques. Fin 2017, le jeune rappeur était invité de Planète Rap, sur Skyrock, avec ses amis de L'Or du Commun. Il revendiquait alors son droit d'utiliser les termes "pédé" et "négro" lorsqu'il le souhaitait. "Les gens sont un peu stressés ces derniers temps et on joue un peu sur les mots. Les chansons de pédé dans les oreilles pour me mettre dans mon élément (...) Tu t'es arrêté sur le pédé, tu aimerais que je dise homo, pourtant j'ai entendu des pédés appeler des pédés avec le mot pédé sans que ça offense les gens (...) C'est comme pour le truc avec négro alors que j'ai des amis négro et pédés qui aiment qu'on les appelle comme ça", rappait-il alors. Une polémique avait éclaté sur les réseaux sociaux et la vidéo de son freestyle refait régulièrement surface sur le réseau social.
Alors que cette affaire commençait à se tasser, Roméo Elvis ayant décidé de quitter Twitter, réseau qui "pue la merde", selon ses propres mots, le rappeur en a rajouté une couche sur la scène de Garorock, le 3 juillet 2019. "Ça sert à quoi de mettre des statuts de pédés ? Ça sert à quoi de mettre des statuts homophobes ? Négro, machin... ça sert à quoi ? (...) Je me suis fait lyncher sur les réseaux sociaux pour une seule phrase. J'en ai rien à branler, je suis là devant vous, je suis content. On est tous ensemble", avait-il déclaré devant une marée de festivaliers confus.
Après la tempête, Roméo Elvis a enfin livré ses explications, le 18 juillet 2019 sur Instagram. "Ce truc me pèse depuis trop longtemps. En 2017, j'étais l'invité de Skyrock toute une semaine. Un soir, j'ai interprété un freestyle dans lequel j'utilise des mots choquants pour essayer de parler d'un sujet qui me tenait à coeur. Malheureusement je m'y suis mal pris et le message qui est passé était à l'opposé de mon intention", explique-t-il sur le réseau social.
"Après la première avalanche de tweets en 2018, j'ai senti le besoin de m'expliquer et de m'en excuser publiquement. J'en ai parlé à mon management et on m'a conseillé de laisser ce truc s'éteindre tout seul. J'aurais peut-être pas dû les écouter sur ce coup-là. J'ai peur que ça ne s'éteigne jamais et en réalité je le vis vraiment mal. J'ai jamais voulu revendiquer le droit d'utiliser des mots qui ne m'appartiennent pas. Chacun a son histoire et ses sensibilités. Non, je n'ai jamais appelé un noir 'négro' ou un homo 'PD' que ce soit clair", poursuit le jeune rappeur de 26 ans.
"Ce jour-là, j'ai fait l'erreur de penser que c'était une évidence pour tout le monde, que ma voix n'avait pas de poids, que ce serait anecdotique... J'écris pas ce texte pour me justifier, je sais aujourd'hui que c'était pas la bonne chose à faire et j'ai juste envie qu'on le sache. (...) Je regrette amèrement d'avoir créé la confusion, j'ai même du mal à y croire. Aujourd'hui, je veux que ce soit clair : je suis l'ennemi du racisme, de l'homophobie et de l'intolérance comme toute personne sensée sur cette foutue planète", se défend-il.
"Beaucoup d'amour de la part d'un homme maladroit. Pardon à tous ceux que j'ai blessés, sincèrement. Roméo", conclut l'artiste. Des excuses qui semblent ne pas avoir conquis tout le monde. Alors que sur Instagram, ses fans lui apportent leur soutien, sur Twitter, les réactions sont dubitatives.