À l'affiche de deux films, dont sa nouvelle réalisation Persona non grata (en salles le 17 juillet 2019), et à la rentrée dans Les Sauvages, une nouvelle série de Canal+, Roschdy Zem a accepté de se confier longuement au magazine Psychologies, en kiosques ce 25 juillet. Ce numéro s'intéresse à nos complexes et la star de 53 ans, qui n'a jamais mis les pieds chez un psy, raconte celui qui a gâché ses jeunes années avant qu'une opération de chirurgie esthétique ne l'en délivre.
Né au sein d'une famille marocaine à Gennevilliers, Roschdy Zem raconte qu'il se sentait comme le vilain petit canard de sa fratrie. "Je vais vous faire un aveu : j'ai grandi jusqu'à ma majorité avec les oreilles décollées. Très décollées. Aujourd'hui, on peut en rire, mais je peux vous dire que, quand vous êtes gamin, que vos frères et tous les autres enfants se moquent de vous, ça vous marque." L'acteur raconte que ses parents le rassuraient en lui disant que ses oreilles n'étaient pas décollées. Il en rit, mais se souvient aussi de sa vulnérabilité : "Dans ma tête, j'étais Elephant Man."
On peut en rire, mais je peux vous dire que, quand vous êtes gamin, que vos frères et tous les autres enfants se moquent de vous, ça vous marque
À sa majorité, Roschdy Zem se fait opérer : "Eh bien, figurez-vous que l'opération des oreilles est l'une des seules interventions de chirurgie esthétique remboursée par la Sécurité sociale ! Vous pouvez avoir une citrouille à la place du nez, vous payez, en revanche, si vous avez les oreilles décollées... (...) Quand je l'ai appris, j'ai foncé à l'hôpital le plus proche. J'avais 18 ou 19 ans. Cela m'a donné un sentiment de libération incroyable. J'ai tout de suite gagné en assurance, je n'avais plus besoin d'éviter les autres ou de dénaturer mes relations." Le jeune homme finit de gagner en confiance en commençant le théâtre et en lisant la fierté sur le visage de ses parents lors de ses premières apparitions sur grand écran.
Plus loin dans l'interview, Roschdy Zem explique que ces premiers cours de théâtre à Paris lui ont aussi donné l'envie de quitter la banlieue. Banlieue avec laquelle il ne coupe pas les ponts, où il retourne régulièrement et pas seulement pour les fêtes. Mais si, à l'époque, il voulait partir, c'était surtout parce qu'il n'y a pas d'avenir : "On parle beaucoup de la violence, mais dans les faits, elle est rare. Ce qui domine, c'est le renoncement. Comme il est plus compliqué, quand on vient de là-bas, de se loger et de trouver du travail, beaucoup ont baissé les bras. C'est pour cela que le discours du 'quand on veut on peut' m'agace terriblement."
À 53 ans, père de deux enfants majeurs, acteur et réalisateur reconnus bientôt à l'affiche de Roubaix, une lumière (en salles le 21 août) d'Arnaud Desplechin, qui a été présenté à Cannes, Roschdy Zem ne se pourrit plus la vie avec ses complexes : "Parce que je ne ressens plus le besoin de plaire. Soyons clairs : j'aime plaire. Seulement, aujourd'hui, si je ne plais pas tel que je suis, je ne cherche pas à me changer, cela ne me dérange plus."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans Psychologies, en kiosque le 25 juillet.