

Il y a trois ans, les Français découvraient Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Ce dernier, alors invité de BFMTV, avoue à l'antenne que des factures rédigées par la société Bygmalion ont été imputées à l'UMP au lieu de figurer sur les comptes de campagne du candidat. Il porte seul la responsabilité et, ce 18 juillet 2017, il revient sur cet épisode qui a failli lui coûter la vie...
Dans un article paru dans Le Monde, Jérôme Lavrilleux relate qu'après ses aveux face à Ruth Elkrief sur BFMTV, il rentre chez lui en larmes, à son domicile de l'Aisne. Écrasé par une multitude de sentiments et la pression qui s'abat sur lui et sa famille, il envisage le pire. Au lendemain de son interview, le 27 mai 2014, il prépare son suicide. "Je me suis dit : 'Je n'en peux plus, j'arrête.' Chez moi, j'ai une grange, alors j'y suis allé. Là, j'ai pris une grosse corde, et je l'ai passée sur une poutre...", dit-il. Mais, alors que la veille il n'avait répondu à aucun des messages reçus sur son portable, il décide cette fois de regarder les deux SMS qu'il vient de recevoir.
Jérôme Lavrilleux, sur le point de se donner la mort, consulte un premier message d'un journaliste de l'AFP, puis un autre de Ruth Elkrief. La journaliste lui écrit : "Jérôme, ça doit être très dur, mais il fera beau demain." Quelques mots, touchants, que l'intéressée a confirmés au Monde et qui feront changer d'avis l'ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. "Cette phrase, je crois que toute ma vie, je ne... Et je laisse la corde sur la poutre. Ça s'est vraiment joué à pas grand-chose...", raconte-t-il. Quant à Ruth Elkrief, qui ne pouvait pas savoir qu'elle venait de lui sauver la vie, elle déclare : "Je me devais d'être à la hauteur humainement, pas seulement professionnellement."
Thomas Montet