En France depuis plusieurs jours, Martin Scorsese est gâté. Après un passage par Le Grand Journal où il a retrouvé Gabriel-Kane Day-Lewis, fils de Daniel Day-Lewis, un acteur avec lequel il a adoré travaillé, le réalisateur américain a inauguré l'exposition que lui consacre la Cinémathèque française à Paris. Vendredi 16 octobre, direction Lyon, berceau du cinéma, où l'Américain de 72 ans a reçu le 7e Prix Lumière pour l'ensemble de sa carrière.
C'est au Palais des Congrès de Lyon que Martin Scorsese, entouré de son épouse Helen Morris et sa fille Francesca, a reçu ce prix des mains de la divine Salma Hayek. Créé par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier, le Prix Lumière lui a été attribué "pour l'ensemble de son oeuvre, pour sa cinéphilie généreuse, pour son inlassable combat en faveur de la sauvegarde du cinéma du passé, pour ses fictions, pour ses documentaires, pour son amour de la musique, pour sa bienveillance à l'égard des jeunes cinéastes du monde entier".
Je ne sais pas si je vais survivre à ça mais c'est très émouvant d'être là ce soir.
Sur l'écran, de nombreux extraits de films, des frères Lumière à Elia Kazan. Sur scène, de la musique, beaucoup de musique. Camélia Jordana a fait frissonner la salle en interprétant New York, New York, la ville de Scorsese. Jane Birkin lui a dédié As Time Goes By. Robert de Niro, son premier acteur fétiche, lui avait enregistré un message vidéo. Max von Sydow, Geraldine Chaplin et Olivia Harrison montent sur scène pour lui rendre hommage alors que défilent des images de ses plus grands films.
Quand vient le tour de Martin Scorsese de rejoindre la scène, la musique des Rolling Stones, groupe à qui il a consacré le documentaire Shine a Light, retentit dans la salle. Visiblement ému, Scorsese reçoit son prix et prend la parole : "Je ne sais pas si je vais survivre à ça mais c'est très émouvant d'être là ce soir. (...) J'ai fait l'expérience de la puissance du cinéma très tôt. J'étais un enfant asthmatique et mes parents ne savaient pas quoi faire de moi donc ils me trainaient au cinéma avec eux. Et j'ai pu voir au cinéma toutes les émotions. (...) C'est toujours à cela que me renvoie le cinéma, c'est cette étincelle, cette proximité avec ma famille. Ce n'est peut-être que cela que j'ai cherché en faisant du cinéma", a raconté le réalisateur avant de se lancer dans un plaidoyer pour la préservation des oeuvres.
Dans la salle, de nombreuses personnalités comme le compositeur Alexandre Desplat, Vincent Perez, Françoise Fabian et Dominique Besnehard, Richard Anconina, Pierre Lescure, Marie Amachoukeli, Tony Gatlif, Alysson Paradis, jeune maman, et son compagnon Guillaume Gouix, Pierre Richard, Souleymane Cissé, Michel Hazanavicius et Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Léa Drucker, Michèle Laroque, Alessandra Sublet, Gaspard Noé, Virginie Efira, Clémence Poesy, Laurent Gerra, Vincent Lacoste, Edouard Baer, Raphaël Personnaz, Abbas Kiarostami, Hippolyte Girardot et François Cluzet... Tous sont venus saluer un talent qui n'a pas fini de tourner.
Alors qu'il travaille sur la série musicale Vinyl pour HBO, coproduite avec Mick Jagger, et qu'il tournera un sixième film avec son "fils" Leonardo DiCaprio, l'adaptation du Diable dans la ville blanche ou l'histoire d'un serial killer au XIXe siècle qui s'attaque aux clients de son hôtel, Martin Scorsese a annoncé à Lyon ce que tout ses admirateurs attendaient : un neuvième film avec Robert de Niro. "C'est un film qui s'appellera The Irishman et nous travaillons toujours sur les modalités et notamment sur nos emplois du temps respectifs et les financements", a expliqué le réalisateur oscarisé.
À Lyon, la soirée s'est terminée la salle debout devant Martin Scorsese. Tout le monde lui chantant New York, New York...