Sami Bouajila© Abaca
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Dans Omar m'a tuer (en salles le 22 juin), Sami Bouajila incarne un homme broyé par une machine judiciaire : le jardinier marocain, Omar Raddad, accusé du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. Pour l'adapation sur grand écran de cette affaire qui a marqué l'histoire judiciaire française, Roschdy Zem, le réalisateur, a trouvé en Sami Bouajila un acteur qui ne se grime pas en un personnage. Sans artifice, si ce n'est une perte de poids, il devient Omar. Son jeu d'acteur est le reflet de sa personnalité : un homme nourri d'une liberté de parole qu'on lit dans chaque phrase de son interview pour Têtu. Extraits.
Omar m'a tuer réveille un scandale judiciaire qui a marqué les années 1990. Aujourd'hui, Omar Raddad est gracié, mais pas acquitté. Si le film s'inscrit dans une période trouble en matière de politique, Sami Bouajila tient à préciser : "Des mecs comme Roschdy ou moi, on sera toujours dans un contexte où l'actualité est chaude et bla, bla, bla." De plus, pour lui, le racisme larvé de la société française n'est pas le sujet, plutôt un "emballement judiciaire sur une victime idéale". Incarnant au cinéma des personnages forts et complexes, le comédien estime qu'il n'a jamais eu de démarche militante : "D'ailleurs, je ne suis pas miliant, je ne milite nulle part."
Sami Bouajila n'aime pas entrer dans des cases et encore moins y mettre des gens. Ayant tourné avec des réalisateurs homosexuels tels que André Téchiné (Les Témoins) ou encore Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Drôle de Félix), il refuse à définir une manière de filmer qui leur serait propre mais parle plutôt de "sensibilité peut-être".
Dans Drôle de Félix, Sami Bouajila joue un homo ce qui lui a permis de libérer ses fantasmes : "Je libère mes fantasmes et je suis me régale en tant qu'acteur." Il se souvient alors de son enfance, jouant avec les femmes de sa famille en Tunisie : "Je m'amusais comme un fou, je mettais des foulards, je leur faisais la danse du ventre... Elles pleuraient de rire, j'avais mon public et j'adorais ça." Aujourd'hui, le comédien, épatant en tueur dans la série Signature, et qui vit sereinement loin de Paris dans un hameau le revendique : "J'entretiens une vraie schizophrénie." Pas de mélange pour lui entre ses personnages et ce qu'il est, une fois la caméra éteinte, il retrouve sa vie.
Les questions de l'interview abordent frontalement le désir et... les sites de pornos gays spécialisés dans les Beurs. Ne craignant aucun sujet, il explique : "Si j'avais voulu profiter de l'image de sex-symbol des Arabes, je l'aurais un peu plus exploitée, croyez-moi ! Déjà, quand j'étais petit, et j'allais en Tunisie, on avait conscience qu'il existe un tourisme sexuel avec les petits Arabes..." Et Sami s'est aussi fait draguer quand il se baladait à Paris, dans le Marais plus précisément, mais il ne prenait les attentions que comme de simples compliments. Celui qui espérait plus restait sur le carreau et il ajoute : "Après personne ne m'a mis la main au cul !"
Le sida s'invite également dans la conversation avec Têtu : "Le sida est apparu en 1984 et je suis né en 1966, donc pour moi, c'était les débuts de ma vie sexuelle, même si j'ai connu un peu la période où le sexe était insouciant. Et puis dans le sida est arrivé, ça nous a tous un peu coupé le kiki."
Quant aux questions du mariage gay et de l'adoption, Sami Bouajila répond positivement aux deux : "L'essentiel pour les enfants, c'est de grandir dans l'amour."
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Têtu de juillet/août 2011, en kiosque le mercredi 22 juin.
Omar m'a tuer réveille un scandale judiciaire qui a marqué les années 1990. Aujourd'hui, Omar Raddad est gracié, mais pas acquitté. Si le film s'inscrit dans une période trouble en matière de politique, Sami Bouajila tient à préciser : "Des mecs comme Roschdy ou moi, on sera toujours dans un contexte où l'actualité est chaude et bla, bla, bla." De plus, pour lui, le racisme larvé de la société française n'est pas le sujet, plutôt un "emballement judiciaire sur une victime idéale". Incarnant au cinéma des personnages forts et complexes, le comédien estime qu'il n'a jamais eu de démarche militante : "D'ailleurs, je ne suis pas miliant, je ne milite nulle part."
Sami Bouajila n'aime pas entrer dans des cases et encore moins y mettre des gens. Ayant tourné avec des réalisateurs homosexuels tels que André Téchiné (Les Témoins) ou encore Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Drôle de Félix), il refuse à définir une manière de filmer qui leur serait propre mais parle plutôt de "sensibilité peut-être".
Dans Drôle de Félix, Sami Bouajila joue un homo ce qui lui a permis de libérer ses fantasmes : "Je libère mes fantasmes et je suis me régale en tant qu'acteur." Il se souvient alors de son enfance, jouant avec les femmes de sa famille en Tunisie : "Je m'amusais comme un fou, je mettais des foulards, je leur faisais la danse du ventre... Elles pleuraient de rire, j'avais mon public et j'adorais ça." Aujourd'hui, le comédien, épatant en tueur dans la série Signature, et qui vit sereinement loin de Paris dans un hameau le revendique : "J'entretiens une vraie schizophrénie." Pas de mélange pour lui entre ses personnages et ce qu'il est, une fois la caméra éteinte, il retrouve sa vie.
Les questions de l'interview abordent frontalement le désir et... les sites de pornos gays spécialisés dans les Beurs. Ne craignant aucun sujet, il explique : "Si j'avais voulu profiter de l'image de sex-symbol des Arabes, je l'aurais un peu plus exploitée, croyez-moi ! Déjà, quand j'étais petit, et j'allais en Tunisie, on avait conscience qu'il existe un tourisme sexuel avec les petits Arabes..." Et Sami s'est aussi fait draguer quand il se baladait à Paris, dans le Marais plus précisément, mais il ne prenait les attentions que comme de simples compliments. Celui qui espérait plus restait sur le carreau et il ajoute : "Après personne ne m'a mis la main au cul !"
Le sida s'invite également dans la conversation avec Têtu : "Le sida est apparu en 1984 et je suis né en 1966, donc pour moi, c'était les débuts de ma vie sexuelle, même si j'ai connu un peu la période où le sexe était insouciant. Et puis dans le sida est arrivé, ça nous a tous un peu coupé le kiki."
Quant aux questions du mariage gay et de l'adoption, Sami Bouajila répond positivement aux deux : "L'essentiel pour les enfants, c'est de grandir dans l'amour."
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Têtu de juillet/août 2011, en kiosque le mercredi 22 juin.