Des étoiles encore plein les yeux et des airs de samba encore plein les oreilles après la cérémonie d'ouverture chaleureuse vendredi soir, le public attendait que le spectacle continue de plus belle à Rio de Janeiro et que les médailles de ces Jeux olympiques 2016 commencent à tinter. Mais c'est un moment d'effroi qui aura marqué la journée de compétition du samedi 6 août, cruelle pour la délégation française.
La gifle reçue par la bande de Tony Parler contre l'Australie, la défaite insensée des Bleues dans le tournoi de foot ou encore la frustrante 4e place de Lauren Rembi n'étaient rien à côté de l'accident dont a été victime Samir Aït Saïd : le gymnaste français s'est dramatiquement cassé la jambe à la réception d'un saut, sous le regard de spectateurs horrifiés, choqués devant sa jambe gauche totalement déformée, le pied pendant au bout d'un membre inerte. Des images très, très impressionnantes, âmes sensibles s'abstenir...
Une journaliste présente sur place a évoqué le bruit sinistre qui a retenti dans l'arène brésilienne lors de ce qui s'est avéré être une double fracture ouverte tibia péroné. Evacué sur une civière sous une standing ovation inquiète du public et sous les yeux des membres de l'équipe de France bouleversés mais aussi de son papa, Samir Aït Saïd, champion d'Europe 2013 et vice-champion d'Europe en titre aux anneaux, a dit adieu à son rêve de médaille mais est déjà tourné vers l'avenir : "Depuis l'hôpital, il a souhaité remercier toutes les personnes lui ayant apporté du soutien: "Je reviendrai à Tokyo (en 2020) pour décrocher l'or"", a ainsi tweeté au nom de l'athlète de 26 ans la Fédération Française de gymnastique.
Originaire de Champigny-sur-Marne et licencié au club de l'OAJLP Antibes, "Sam" joue de malchance, lui qui avait dû déclarer forfait pour les Jeux de Londres en raison d'une grave blessure au genou droit, survenue quelques mois avant, déjà à l'épreuve du saut, aux Championnats d'Europe de Montpellier de mai 2012.
Pour les autres gymnastes tricolores, la fin des épreuves a été difficile à affronter, mais la directrice technique nationale a loué leur courage : "On est encore sous le coup de l'émotion, c'est inattendu, c'est dramatique. Je suis fière de l'équipe, il y avait encore trois agrès et ils ont bien fait la fin de la compétition, ils ont assumé ces trois agrès. Ils ont réussi à se remobiliser, et maintenant ils se lâchent, c'est très compliqué", a confié avec émotion Corinne Callon.
On souhaite beaucoup de courage à Samir et qu'effectivement il revienne plus fort.