Le traumatisme remonte à vingt ans, mais Sandrine Bonnaire n'en parle ouvertement que depuis quelques mois. La première fois que l'actrice et réalisatrice de 53 ans a révélé avoir été victime de violences conjugales remonte à l'automne dernier, avec la sortie du livre de Catherine Ceylac, à l'amour, à la vie Témoignages, auquel elle a participé.
Après être restée quatre ans avec un homme en apparence non violent, Sandrine Bonnaire a découvert sa vraie nature au moment de leur rupture. "Il m'a strangulée, je suis tombée dans les pommes, et je me suis réveillée avec une triple fracture de la mâchoire et huit dents cassées", raconte-t-elle dans le livre. Une fois qu'elle a repris ses esprits, son ex-compagnon lui a assuré qu'elle avait fait une mauvaise chute, d'où ses blessures. : "Sur le coup, il m'a dit que j'étais tombée. (...) Je n'y croyais pas vraiment. Mais je n'avais pas non plus envie de croire qu'il m'avait violentée. À l'époque, on a parlé d'agression et je n'ai pas osé dire que c'était un homme que je connaissais. Je n'en revenais pas qu'il ait pu me faire ça." C'est finalement en se rendant chez un chirurgien que lui avait conseillé son ami Jacques Dutronc, pour réparer sa mâchoire amochée, qu'elle a découvert qu'elle avait été frappée au visage. Sandrine Bonnaire a alors porté plainte et son ex-compagnon a été condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'une "grosse amende".
À présent plus à l'aise pour parler des violences conjugales dont elle a été victime, Sandrine Bonnaire a souhaité témoigner mardi 2 juin 2020 sur France 2, lors d'une soirée spéciale dédiée au thème des féminicides. Depuis chez elle, l'actrice a confié que l'une des façons pour les femmes de s'en sortir était d'être indépendantes. Une chance qu'elle a eue il y a vingt ans. "Je n'avais pas à faire à un homme qui me mettait sous emprise, sinon je l'aurais senti. J'ai la chance de pouvoir être extrêmement indépendante et la chance de pouvoir partir, ou de le faire partir puisque c'est quelqu'un qui vivait chez moi. C'est très important le conditionnement dans lequel on vit. Je crois que c'est aussi là le gros souci des femmes aujourd'hui, ne pas pouvoir partir", a témoigné Sandrine Bonnaire à Julian Bugier. C'est donc en le faisant partir de chez elle qu'elle a mis fin à son cauchemar.
L'actrice a également expliqué ne pas avoir gardé ce traumatisme pour elle, mais avoir suivi une aide psychologique, nécessaire : "J'en ai tout de suite parlé à mes proches, j'ai fait quatre ans d'analyse. J'ai toujours compris que la parole était importante, que c'est une des premières thérapies."
Aujourd'hui, Sandrine Bonnaire vit un amour bien plus paisible auprès du trompettiste Erik Truffaz.