C'est avec beaucoup de discrétion que Ségolène Royal s'est rendue dans les Vosges, samedi 14 juin, pour les obsèques de son jeune frère. Antoine Royal (59 ans) est mort quelques jours plus tôt, le 11 juin, emporté par un cancer du pancréas contre lequel il luttait depuis moins d'un an. La ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie du gouvernement Valls lui a dit adieu dans la minuscule église Saint-Mathieu à Mortagne, le village où il s'était installé avec ses cinq enfants. Des enfants qui ont déjà malheureusement perdu leur maman en 2003.
Selon nos confrères de ParisMatch.fr, Ségolène Royal n'a rien voulu changer à son agenda lorsqu'elle a appris le décès de son frère. Pudique, la ministre ne publiera aucun communiqué, ne fera aucune déclaration relative à cette tragédie intime, la mort de ce frère dont elle était si proche. "Elle craquera hors des regards", confie l'une de ses conseillères à Paris Match. Pour se rendre dans les Vosges, elle a choisi une voiture sans cocarde et sans escorte, rapportent nos confrères, tout juste a-t-elle consenti à la présence des gardes du corps. Après un dernier hommage à Antoine, elle est rentrée immédiatement à Paris. Un ami présent à la cérémonie raconte : "Elle était terrassée par la tristesse, mais digne, souriante. Elle a trouvé l'endroit magnifique."
Paris Match revient sur l'enfance de Ségolène et Antoine Royal, très proches dans une fratrie de huit enfants élevés par un père militaire, très strict. Une famille de droite, très croyante, dont ils étaient les électrons libres. En 2007, nos confrères rencontraient Antoine Royal qui disait alors de sa soeur, en pleine campagne présidentielle : "Pour moi, Ségolène est comme Jeanne d'Arc, elle y va. Ce n'est pas l'argent qui la motive, c'est le besoin d'aider l'autre. Elle fait toujours en sorte que le plus faible soit préservé du plus fort. J'aime ses idées, son analyse, son équité et sa moralité." Pas de doute, le cadet était fier de son aînée.
Antoine Royal vivait depuis l'enfance dans les Vosges. Il était passionné par le travail du bois et gérait plusieurs exploitations forestières. Dans le collimateur de la justice il y a quelques années, il avait été entièrement blanchi en 2010. Il laisse un bon souvenir à ses voisins : "C'était un homme humble, simple, qui aimait cultiver ses terres avec ses tracteurs, pêcher avec ses gosses dans son petit étang. Ils étaient très proches."
Ségolène Royal, l'adieu à son frère Antoine, Paris Match.