Quoi qu'il arrive, Shy'm sera toujours "fière" de son compagnon Benoît Paire. Elle le lui a écrit, avec tendresse (et en anglais, "proud"), sur un bristol de l'hôtel Monte-Carlo Bay, quelques heures après qu'il a été foudroyé en plein vol par ses démons, jeudi, au troisième tour du Monte-Carlo Rolex Masters.
Le tennisman français, 22e joueur mondial, continue à souffler le chaud et le froid. Instable psychologiquement malgré le soutien permanent de son amoureuse, qui l'a suivi précédemment lors de sa tournée américaine, il disait se sentir "libéré" et parfaitement en confiance à l'idée de défier le numéro 2 à l'ATP, Andy Murray, après avoir livré une prestation solide contre Joao Sousa au tour précédent. Et, pendant un set et demi, le cours du match lui a donné raison : sur un nuage, insolent de réussite, il menait même 6-2, 3-0, puis servait pour le gain de la rencontre à 5-4 face à l'Ecossais, apathique... Mais comme souvent, quand tout va trop bien pour Benoît Paire, il arrive inexplicablement à se saborder, et c'est ce qu'il s'est passé : Murray est revenu du diable-vauvert pour finalement s'imposer (2-6, 7-5, 7-5).
J'ai mouillé, je n'ai pas peur de le dire
Paire, qui, à 26 ans, a hélas l'habitude de ces pannes de courant et est conscient de ses difficultés mentales, n'a pas caché sa déception, toujours dans les extrêmes, aussi déprimé jeudi qu'il était euphorique mardi : "C'est la plus grande désillusion de ma carrière. Je suis juste défait. On n'a pas deux cents occasions de gagner comme ça contre un n°2 mondial. J'avais l'impression de le dominer de A à Z. Il ne me faisait pas mal, ses coups ne m'inquiétaient pas du tout. Je jouais un tennis assez simple. J'attendais la bonne balle pour attaquer. J'aurais pu aller loin dans ce tournoi vu mon niveau. Je domine et je me sors tout seul du truc... Je fais un très mauvais jeu à 3-0 et c'est le stress qui l'a emporté. Et quand je sers à 5-4 pour le match, j'ai paniqué. J'aurais dû jouer l'échange et je me suis précipité. J'ai mouillé, je n'ai pas peur de le dire. Il n'y a rien d'encourageant dans cette défaite", a-t-il fulminé, dépité, au sortir du court.
Shy'm aussi, passée du sourire à la souffrance devant le spectacle de cette débâcle, était déçue (d'autant qu'elle a ensuite assisté, dans des gradins dépeuplés, à une autre défaite de Benoît, en double avec David Marrero face à la paire Ivan Dodig - Marcelo Melo). En compagnie du clan Paire - ses parents Philippe et Eliane, son frère Thomas -, elle l'a vu, impuissante, perdre ses nerfs, se flageller sur le court central Rainier III... Mais, pour le bien de son champion, elle s'est vite ressaisie pour lui dire - et dire au monde - combien elle est fière de lui, avec un petit bisou d'amour en émoticône. Dommage que l'aventure s'arrête là, on aimait bien ses photos de la french riviera, devant laquelle elle jouait dernièrement les mannequins pour sa marque de vêtements, As I Am Paris.