

Neill Blomkamp, réalisateur de District 9 et d'Elysium, poursuit dans l'univers de la science-fiction avec Chappie. Cette fois, il nous pose une question : et si l'avenir de l'humanité résidait dans l'âme d'un robot pas comme les autres ? Explorant la notion d'intelligence artificielle, le cinéaste sud-africain film encore une fois son pays natal et la fascinante Johannesburg avec un casting alléchant : Sharlto Copley dans la peau de Chappie, le héros de Slumdog Millionaire Dev Patel, Hugh Jackman qui s'est amusé dans le rôle du bad guy comme il nous l'a confié, le groupe délirant Die Antwoord et enfin, l'icône de la SF, Sigourney Weaver. Cette dernière et le réalisateur nous ont livré leurs confidences. Retrouvez leurs interviews dans notre player !
Répondant à nos questions, Sigourney Weaver a expliqué pourquoi la science-fiction tenait une place à part dans sa filmographie : "Les cinéastes les plus passionnants travaillent dans ce domaine parce que, comme le dit James Cameron, c'est l'exploration de ce que c'est d'être humain. Chappie en est l'exemple parfait." Elle a souligné le travail phénoménal de Sharlto Copley, dans la peau du robot Chappie grâce à la technique du motion capture (captation de mouvement).
Difficile de résister à l'envie de poser des questions sur Alien 5, et elle a ainsi déclaré : "L'idée de finir l'histoire de la saga Alien m'intéresse. Je ne voulais pas continuer car j'étais contre l'idée d'en faire un produit, de faire de l'argent sur la popularité de la saga. J'ai senti qu'on avait besoin de prendre du recul pour réfléchir à la direction qu'on voulait donner au récit. Mais je suis trop paresseuse, je n'ai rien fait. Mais quand Neill (Blomkamp) et moi avons commencé à parler tous les deux, au même moment, on s'est dit : il y a peut-être quelque chose à faire avec ça. Je ne pouvais pas être plus ravie. Si ça se concrétise, ce sera alors dans de bonnes mains."
De son côté, le metteur en scène ne veut pas en dire davantage. Il accepte toutefois de révéler son Alien préféré : "J'ai toujours dit que c'était le second volet (de James Cameron), mais récemment, j'ai vu le premier au cinéma à Vancouver, car je n'avais pas eu l'occasion de les voir sur grand écran avant. Et c'était tellement génial, ça m'a presque donné mal au ventre ! Peut-être que c'est mon préféré, maintenant. Les deux premiers sont mes favoris. Pas le troisième, ni le quatrième. Bien que je sois un fan de David Fincher, je pense que la réalisation est exceptionnelle dans le troisième, mais l'histoire me touche moins."
Franc et passionné, Neill Blomkamp revient sur les tensions sur le tournage entre Ninja, membre de Die Antwoord, et le comédien Brando Auret, alias Hippo, le gangster psychopathe : "Si l'on pense au fait que Die Antwoord a créé tout son univers, sa musique, son apparence, ses clips, ses costumes... Ils sont leurs propres réalisateurs ! Ils sont habitués à un environnement où ils contrôlent tout. Et ils ne viennent pas de l'univers du cinéma. Quand on prend de façon brute un tel talent artistique et qu'on le met dans un milieu qu'il ne connaît pas vraiment, au début, il y a forcément des frictions. Je pense que c'est ce qu'il s'est passé. Et ça s'est transformé ensuite en quelque chose qui était génial pour le film."
Chappie, en salles depuis le 4 mars