Les femmes inscrites sur Tinder s'y prendront désormais à deux fois avant de se lancer à corps perdu dans une romance avec un inconnu. Le 2 février dernier, Netflix dévoilait un documentaire glaçant sur Simon Leviev, de son vrai nom Shimon Hayut, surnommé "L'arnaqueur de Tinder". Durant deux heures, plusieurs victimes témoignent, accusant l'homme dont elles étaient éperdument amoureuses d'être un véritable escroc.
Après des semaines de silence - il a refusé les sollicitations de journalistes qui lui proposaient pourtant un droit de réponse dans le même documentaire -, Simon Leviev est finalement sorti de sa réserve dans une interview diffusée dans l'émission américaine Inside Edition. Sa vérité est loin d'être celle que tout le monde a découvert dans le film : "Je ne suis pas une arnaque, je ne suis pas un menteur. Les gens ne me connaissent pas, alors ils ne peuvent pas me juger". Il soutient que l'histoire a été "inventée de toutes pièces" : "Ils ont tout pris, tout manipulé, tout édité, pour en faire un récit biaisé. Tout cela pour me détruire. [...] Je veux blanchir mon nom. J'étais juste un célibataire qui voulait rencontrer des filles sur Tinder."
Pas sûr que son récit satisfasse les millions de spectateurs scotchés devant leur écran en découvrant les manigances dont il est accusé. Durant plusieurs mois, Simon Leviev s'est fait passer pour le fils d'un poids lourd dans le business du diamant. Après avoir matché avec ses victimes sur Tinder, il leur proposait des rendez-vous qui prenaient la forme de voyages en jet privé, dîners dans des restaurants étoilés et hôtels de luxe à gogo. Une fois les femmes très amoureuses, il prétextait être la cible de graves menaces pour ne plus avoir à se servir de ses cartes de crédit afin de ne pas être retrouvé par ses bourreaux. Ses conquêtes, très inquiètes, acceptaient donc de le dépanner en faisant des crédits, ne se doutant pas une seule seconde, avec le train de vie qu'il menait, qu'elles ne seraient jamais remboursées.
Le manège a pris fin en 2019 avec son arrestation en Grèce. Extradé vers l'Israël, son pays d'origine, Shimon Hayut, de son vrai nom, a été condamné pour une vieille affaire de fraude à une peine de 15 mois de prison, réduite à 5 mois pour bonne conduite. Il est aujourd'hui libre et aurait même décroché un contrat avec un agent de téléréalité. Il serait aussi en passe d'écrire un livre pour donner sa version de l'histoire. De jolies perspectives d'avenir pour celui dont les victimes continuent encore d'éponger leurs dettes, contractées par amour pour lui...