Sonia Rolland et Richard Anconina : Deux artistes passionnés à Cannes

Il a obtenu les César de meilleur acteur dans un second rôle et meilleur espoir pour Tchao Pantin, et restera à jamais le héros de la comédie culte La Vérité si je mens!. Après avoir été sacrée Miss France en 2000, elle s'impose depuis comme comédienne passionnée, récemment vue dans Quai d'Orsay. Elle fonde en 2001, avec sa mère Landrada, l'association "Maïsha Africa". Après le réalisateur Pitof et la comédienne Jin Sha, c'est au tour de Richard Anconina et Sonia Rolland d'être les invités du déjeuner organisé en partenariat avec AlloCiné, Purepeople et le groupe Lucien Barrière sur l'emblématique plage du Majestic.


Vous faites partie du jury de la Caméra d'Or (qui récompense le meilleur premier film de toutes les sections du festival et dont la présidente du jury est Nicole Garcia ) cette année. Comment se passent vos relations avec les autres jurés ?

Richard Anconina : Ca se passe très bien. On s'entend très bien, on s'est rencontré avant le festival et avant de voir les films. On est tous très contents d'être là, c'est parfait. On voit les films tous ensemble, toujours. Il y a une dynamique particulière, je pense que la salle a toujours un parfum particulier. C'est intéressant qu'on puisse voir les films ensemble.

Y a-t-il un souvenir particulièrement marquant que vous gardez de toutes vos visites à Cannes ?

Richard Anconina : Un souvenir très fort que j'ai à Cannes c'est l'hommage à Belmondo. Jean-Paul m'avait invité pour l'hommage que le Festival lui rendait. J'étais très impressionné et très ému lorsqu'il s'est avancé sur le tapis rouge, les centaines de photographes ont posé leurs appareils à leurs pieds et l'ont applaudi pendant 10 minutes. J'ai trouvé ça énorme, extraordinaire.

Que représente le Festival de Cannes pour vous ?

Sonia Rolland : C'est au moins l'occasion de rencontrer tout le monde au même moment dans une ambiance un peu festive. Déjà il fait beau, on est au bord de la mer, ça détend les esprits. Et puis on parle sérieusement même si en apparence les choses paraissent très futiles, finalement il y a beaucoup de choses qui se font ici. Moi en l'occurrence, par exemple, je suis venue pour défendre mon documentaire auprès de partenaires. Du coup, c'est le moyen de rencontrer ma productrice belge, des financiers belges, des gens que je mettrais un temps fou à rencontrer dans un planning forcément chargé. Là on se dit qu'il y a une semaine, et qu'on fait tout dans cette semaine. C'est un peu le marathon mais c'est bien.

Cannes, est-ce l'occasion de parler de sujets plus sensibles qu'ailleurs ?

Sonia Rolland : La force de ce festival, c'est de faire connaître des films qui auraient peu de chances d'exister. Et souvent les jurés se penchent avec un peu plus d'intérêt sur des films qui auraient plus de mal à pouvoir exister sans le tampon Festival de Cannes.

De quoi parle votre projet de documentaire en tant que réalisatrice ? Comment a-t-il vu le jour ?

Mon projet s'appelle Rwanda : du chaos au miracle. Pour raconter la genèse, il faut savoir que durant tout mon parcours, on m'a souvent poussée à parler de mes origines et du Rwanda. Je me rendais compte que les gens ne connaissaient pas grand-chose finalement à part le génocide et le drame qui a fait connaître ce petit pays. Il y a une chose essentielle à savoir, c'est que le Rwanda est un des rares pays qui, après un tel drame, a réussi à faire un bond en avant de manière fulgurante. En à peine 20 ans, ils ont remis une économie en marche, ils sont à 8% de taux de croissance, ils ont réussi à imposer les femmes au plus haut rang. Aujourd'hui elles sont 64% au Parlement. Ils ont réussi à se placer parmi les pays les plus écologiques du monde, je crois qu'ils sont dans les 5 premiers. C'est un pays tellement beau : il faut aller le voir pour le croire.