Vu la rareté des places, il n'y avait pas de honte, même en étant membre de la famille royale, à ne pas faire partie des vingt-deux invités (dont la reine et sept parrains et marraines avec leurs conjoints) du baptême du prince George de Cambridge. Cela vaut pour la comtesse Sophie de Wessex, qui, en tant que maman de deux enfants ayant fait l'objet de baptêmes royaux, connaît la musique, et qui, pendant ce temps-là, était affairée ailleurs.
L'épouse du prince Edward, benjamin des quatre enfants d'Elizabeth II et du duc d'Edimbourg, connaît l'air et la chanson. Elle connaît même la robe baptismale que portait le premier enfant du prince William et de la duchesse Catherine de Cambridge, et plutôt deux fois qu'une : en 2008, son propre fils, James, vicomte Severn, étrennait la réplique - oeuvre de la couturière d'Elizabeth II Angela Kelly - de la robe originale, réplique utilisée pour la seconde fois pour le baptême du prince George. Quatre ans plus tôt, sa fille Lady Louise Windsor était la 62e et dernière membre de la famille royale à revêtir l'habit d'origine, qui avait servi pour tous les baptêmes royaux depuis sa création pour celui, en 1841, de la princesse Victoria, fille de la reine Victoria. Ce n'est d'ailleurs que récemment que l'identité de la couturière royale qui l'avait confectionnée a été révélée - une Écossaise nommée Janet Sutherland, qui était entrée au service de la souveraine à l'âge de 34 ans et était décédée onze ans plus tard, en 1852. Elle sait aussi ce qu'il en est de faire baptiser ses enfants ailleurs que dans le Salon de Musique de Buckingham Palace : si le duc et la duchesse de Cambridge ont opté pour la chapelle royale du palais Saint James, c'est à celle de Windsor que Louise et James ont été baptisés.
La comtesse de Wessex, belle-fille adorée de la reine Elizabeth II et modèle d'élégance lors des rassemblements royaux, faisait certes partie des absent(e)s notables lors de la cérémonie, voulue strictement intimiste par les jeunes parents, mais elle n'a pas fait profil bas pour autant : au moment même où le cortège du baptême arrivait à la chapelle, elle quittait le campus de l'Université de Bristol, après y avoir apporté son soutien à la recherche sur le bec-de-lièvre (fente labiale) et la fente palatine, malformations qui concernent chaque année 1 200 enfants nés en Grande-Bretagne. Alors que ce problème souffre depuis des années d'une lacune de moyens consacrés à la recherche, l'Université de Bristol, en partenariat avec celle de Manchester, l'a pris à bras le corps en amassant la plus importante banque de données ADN pour aider à comprendre les causes du développement de ces anomalies et à aider au mieux les enfants qui en sont atteints afin que ce ne soit pas un handicap dans leur vie. Prévu sur cinq ans, le projet s'appuie sur un budget de près de 12 millions d'euros, provenant pour moitié de The Healing Foundation, dont la comtesse Sophie de Wessex assume le patronage.
Vêtue d'un manteau bleu roi, la visiteuse royale a fait d'une pierre deux coups, en commençant par aller célébrer le premier anniversaire de l'installation de NSPCC, association de lutte contre les cruautés faites aux enfants, dans ses nouveaux locaux de Bristol. Plaque commémorative et remise de prix étaient au programme. Puis elle s'est rendue à l'Université de Bristol, visitant les laboratoires où les données ADN sont disséquées et faisant connaissance en toute tendresse avec un bébé, Barnaby Cox, né en juillet et atteint de la malformation en question.
Un sujet sur lequel la comtesse de Wessex est sans doute, à titre personnel, très éveillée, sa fille Lady Louise souffrant d'exotropie (strabisme divergent) de naissance. En 2006, la fillette avait subi sous anesthésie générale une opération pour essayer de corriger le problème ; ses parents ont par la suite définitivement renoncé à faire une autre tentative.
Au mois de septembre, la comtesse Sophie avait alimenté les chroniques royales du fait de sa visite officielle en Inde et au Qatar.