Passionné, Stéphane Bern l'est certainement quand il s'agit d'évoquer les royaux d'Europe et d'ailleurs. Mais le journaliste et animateur l'est également lorsqu'il est interrogé sur la politique fiscale du gouvernement...
Invité d'Europe 1 et de Des clics et des claques, Stéphane Bern a fustigé la mauvaise image donnée par la France au reste du monde : "Le signal est très négatif. Je vois autour de moi plein de jeunes qui partent simplement parce qu'on leur dit : 'Écoutez, si vous travaillez, si vous vous tuez à la tâche, ça ira à l'État et pas à vous'. Je pense que pour les jeunes qui ont envie de se défoncer, ce n'est pas un bon signal."
Plus tard, Stéphane Bern s'emballe et s'enthousiasme pour un sujet qui lui tient visiblement à coeur, enfilant son costume de tribun politique s'emportant contre la politique fiscale qui semble s'en prendre aux plus riches... Une mauvaise idée selon monsieur le professeur d'économie Stéphane Bern : "Pourquoi on n'explique pas l'économie aux Français ? Si les plus riches s'en vont, la somme à payer pour faire marcher ce pays est la même, donc ça va retomber sur qui ? L'assiette fiscale va être plus large, c'est-à-dire que c'est tous les autres, c'est nous, qui payons !"
Heureusement, le journaliste spécialisé dans les royaux et passionné d'histoire un temps pressenti pour remplacer Alessandra Sublet dans C à Vous remercie certains des plus riches de rester en France. Et pour cause. Il lui évite de lâcher une grosse partie de sa fortune personnelle. "Au bout d'un moment, je préfère qu'il y ait des riches comme madame Bettencourt qui restent ici et qui payent tout ce que moi je ne vais pas avoir à sortir de ma poche. Au bout d'un moment, je travaille, je me tue à la tâche et il y a pratiquement 50% de ce que je fais qui finance les impôts. En plus, je fais tout pour rester, je n'ai aucune envie de partir", poursuit-il, évoquant avec candeur les "paradis fiscaux", qui n'existent que parce qu'il existe "des enfers fiscaux".
Pour autant, pas question de quitter la France pour s'installer dans la ville de Luxembourg, l'occasion pourtant de renouer avec ses origines. "Je pourrais décider de vivre à Luxembourg pour me rattacher à mes origines. Je ne le fais pas, ce n'est pas dans ma nature", commente-t-il, critiquant ceux qui s'en sont pris aux "déserteurs" comme Gérard Depardieu ou Bernard Arnault. "Ça m'a frappé, mais j'ai trouvé aussi indigne de s'attaquer à eux, car pendant que eux sont dans le collimateur, il y a tous les autres qui sont partis mais vous le les voyez pas."
Stéphane Bern en spécialiste économique... A quand une chronique sur Bloomberg ?