Stéphanie de Monaco : Des larmes de Pauline à ses 6 tonnes de bonheur...

Il y a eu l'inquiétude, d'abord, en apprenant leur sort. Puis vint le temps de la colère et du combat. Désormais, la princesse Stéphanie de Monaco savoure le soulagement de savoir les éléphantes Baby et Népal en lieu sûr, de les "bichonner", de les voir se délecter des touffes d'herbe séchées qui craquent sous les assauts de leurs trompes, dans leur nouvel enclos. Un "parc de 3500 m2 avec un énorme abri en bois et une piscine pour s'abreuver et se rafraîchir" préparé spécialement pour elles à Roc Agel, une propriété des Grimaldi sur les hauteurs de Monaco et la commune de Peille.

Commise au sauvetage des deux pachydermes appartenant au cirque Pinder et précédemment pensionnaires du parc de la Tête d'Or à Lyon, la soeur cadette du prince Albert de Monaco s'était même déplacée en personne, la semaine dernière, pour suivre le dénouement d'un feuilleton houleux et observer le départ des deux éléphantes du zoo lyonnais vers leur nouvelle vie.

Au terme d'un long feuilleton sanitaire et judiciaire entamé dès septembre 2010, suite à des soupçons de tuberculose nés de l'autopsie de Java, doyenne et compagne de captivité des deux éléphantes, qui les a vues menacées d'euthanasie fin 2012 puis sauvées tant par l'intervention musclée de son altesse que par l'examen approfondi des données (débouchant sur l'annulation en mai de l'arrêté d'abattage pris en décembre), Baby et Népal ont pu rejoindre vendredi 12 juillet 2013 leur enclos de luxe au terme d'un trajet de nuit depuis Lyon, sous escorte policière.

A l'arrivée, Stéphanie de Monaco, présidente du Festival International du Cirque de Monte-Carlo qui a "dû être éléphant dans une autre vie" et les collectionne sous toutes leurs formes, selon des confidences faites en marge de la 37e édition en début d'année, confiait à nos confrères de Nice-Matin : "En sortant de leur camion, Baby et Népal ont été étonnamment calmes, elles se sont très vite habituées à l'espace que nous leur avons préparé, comme si elles avaient toujours vécu ici. C'est un réel bonheur de les voir évoluer ici. Ce qui montre que nous avons bien fait de nous battre jusqu'au bout pour les accueillir. Les moments difficiles de ces derniers mois s'effacent avec cette image."

"J'ai trouvé ça un peu... difficile d'être traitée de cette manière."

Gala a également recueilli, pour son numéro actuellement en kiosques, ses impressions : "Le combat est terminé. Je crois que j'ai encore un peu de mal à réaliser, mais oui, elles sont là, tranquilles, zen", constate celle qui porte un amour inconditionnel aux pachydermes, qu'elle fréquente depuis de longues années, s'étonnant presque de leur acclimatation immédiate - "on dirait qu'elles ont toujours habité ici".

Stéphanie de Monaco, 48 ans, revient sur l'âpre bataille qu'il a fallu mener pour en arriver là. Et révèle que c'est sa fille Pauline Ducruet, qui partage sa passion pour le cirque et les animaux rois de la piste, qui l'a alertée : "Pauline venait d'apprendre la nouvelle en regardant la télévision, elle était en larmes et m'a dit "maman, il faut faire quelque chose"."

Puis elle narre, étape par étape, la guerre pour le sauvetage de Baby et Népal : comment, avec Gilbert Edelstein, patron du cirque Pinder, et Urs Pilz, président de la Fédération mondiale de cirque, elle a monté une équipe de choc composée d'experts pour en appeler à l'Etat français ; comment il leur a été initialement refusé de tester les deux éléphantes ; comment toute la délégation a réussi à obtenir un entretien au ministère de l'Agriculture et, partant, la suspension de la mesure d'abattage en février ("notre toute première victoire", dit-elle) ; comment elle s'est trouvée face à des "portes fermées", mais aussi "suivie par la police municipale et par un huissier" lors de ses premières visites à Lyon. "J'ai trouvé ça un peu... difficile d'être traitée de cette manière. Je sentais une méfiance, une animosité, de toute évidence, on ne me prenait pas au sérieux. J'aurais pu tourner les talons, mais j'ai préférer ravaler ma fierté. Je me suis dit que si j'étais là, c'était pour elles, pour Baby et Népal, pour leur donner une chance."

Six tonnes de bonheur

Prochaine étape, pour son altesse Stéphanie : "Passer un certificat de capacité délivré par l'administration française, indispensable lorsqu'on veut pouvoir détenir et s'occuper de ce type d'animaux. Ainsi je ne dépendrai de personne." Et pour ce qui est de la préparation de son "diplôme", la princesse semble tout aussi sûre de son fait, d'autant que "la partie technique", concernant le site, "est achevée" : "Je terminerai ma formation en vue de l'oral de l'examen avec Marcel Peters, le grand spécialiste des éléphants qui a prépapré baby et Népal à leur transfert et va continuer à veiller sur elles pendant quelque temps. Connaître les éléphants, c'est vivre avec eux, les observer, chacun a son caractère, et ça, aucun manuel au monde ne peut vous l'apprendre."

A Roc Agel, où le prince Albert a déjà rendu visite aux deux éléphantes, on a pu voir Stéphanie mettre la main à la pâte, rappelant son regretté père, feu le prince Rainier, qui, fourche à la main, nourrissait lui-même les animaux qu'il avait recueillis au même endroit en 1985. "Il y a une grande ferme à Roc Agel, mon papa adorait y être au milieu de ses animaux et moi j'étais tout le temps avec lui", se souvient d'ailleurs la princesse. Et comme son père, elle avoue avoir "davantage confiance dans les animaux que dans les humains".

Et de conclure avec beaucoup de "légèreté" cet intense chapitre : "Ma ténacité n'a payé que parce qu'elle est faite de passion, pas d'intérêt (...) On ne m'a pas toujours très bien traitée, mais je n'en veux à personne. Ce qui est fait est fait. L'amour a gagné, je regarde devant moi. Et devant, il n'y a que du bonheur. Un peu plus de six tonnes..."

Entretien intégral à lire dans Gala, actuellement en kiosques.