La mémoire de Thierry Le Luron se retrouve au coeur d'un procès... Pour avoir déclaré sur France Info que l'humoriste avait caché qu'il était atteint du sida afin que ses parents puissent toucher une assurance-vie, son biographe Jacques Pessis est en effet poursuivi par les héritiers de l'inoubliable imitateur. Un procès pour diffamation envers la mémoire des morts qui s'est déroulé le mercredi 26 juin au tribunal correctionnel de Paris. "Le scoop c'est qu'il n'y a pas d'assurance-vie", a déclaré l'avocat de ses héritiers.
Pour la défense, "dire de lui qu'il a voulu pour de sordides questions d'argent cacher sa maladie, c'est porter atteinte à son honneur et sa considération", a expliqué Me Cartier. Car pour que la diffamation à la mémoire d'une personne décédée soit constituée, il faut selon la loi que soit avérée "l'intention de porter atteinte à l'honneur ou à la considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants".
Le 14 février dernier, dans l'émission Tout et son contraire de Philippe Vandel, Jacques Plessis avait déclaré que son "grand ami" Thierry Le Luron était "mort du sida". "Il le savait d'ailleurs lui-même mais [s'il n'a rien dit à l'époque], il y a une raison : c'est-à-dire qu'il avait une assurance-vie et des dettes. Et si on avait dit qu'il était mort du sida, ses parents n'auraient pas touché l'assurance...", avait-il assuré. Des propos qui désignent les parents de l'humoriste comme "receleurs" de la "tromperie" imputée à l'imitateur décédé en 1986 à 34 ans, selon l'avocat des héritiers qui réclament 30 000 euros de dommages et intérêts. Ses contradicteurs, appuyés par le parquet, qui ont plaidé la relaxe, ont quant à eux estimé qu'à aucun moment il n'avait été dit que ses parents étaient au courant.
Absent lors du procès, Jacques Pessis "ne comprend pas la nature de cette action" selon son avocate Me Tripet car il estime que cette manière d'agir était rien moins qu'"une preuve de générosité à l'égard de ses parents". Le journaliste n'est pas le seul à être poursuivi par la famille de Thierry Le Luron, puisque Philippe Vandel, Radio-France, ainsi que Le Nouvel Observateur et France Dimanche qui avaient repris les déclarations sont aussi attaqués. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 26 septembre prochain.
En mars dernier, la soeur de Thierry Le Luron lui a rendu un bel hommage dans un livre intitulé La vie est si courte, après tout (Retrouvailles avec Thierry) aux Editions JC Lattès. Un ouvrage dans lequel Martine Simon-Le Luron évoquait pour la première fois l'homosexualité de son frère et le sida qui l'a emporté.