Si l'argent est un sujet tabou en France, il ne l'est pas de l'autre côté de l'Atlantique. Et le plus Américain de nos frenchies exilé dans la prestigieuse NBA parle sans complexe de l'argent. Tony Parker, classé second sportif français le mieux rémunéré, a ouvert ses portes et ses carnets de compte à L'Équipe Magazine...
Gros salaire et générosité
"J'ai grandi assez pauvrement, c'est évident que l'argent change ta vie, explique Tony Parker. Maintenant, ce qui me fait le plus plaisir, c'est de pouvoir partager tout ça avec ma famille." Et Tony Parker peut se montrer très généreux avec ses proches : "L'an dernier, pour sa lune de miel, j'ai invité mon meilleur ami, Gaëtan Müller, aux Maldives. Ce sont des trucs comme ça qui me font plaisir."
Avec son contrat mirobolant avec les Spurs de San Antonio, sans oublier ses nombreux partenariats de sponsoring qui lui ont rapporté 12,5 millions d'euros en 2012, Tony Parker peut effectivement faire plaisir autour de lui. Il reconnait consacrer 100 000 euros par an à ses oeuvres de charité, notamment pour l'association Make a wish dont il est un ambassadeur actif. "Je reçois aussi des enfants malades, je vais en voir dans les hôpitaux, en dehors des évènements organisés par la NBA ou les Spurs", poursuit le talentueux meneur, qui l'année dernière organisait le Par coeur Gala à Lyon avec sa belle Axelle et ses amis. Ainsi, Tony Parker dit garder les pieds sur terre et prendre conscience de la chance qui est la sienne. Comme lorsqu'il se donne pleinement lors des camps d'entraînement qu'il organise pour les jeunes : "J'y passe beaucoup de temps. Je suis là-bas de 9 heures à 23 heures pendant dix jours en juillet, je ne gagne pas d'argent là-dessus. J'adore être au milieu de ces jeunes."
Employés gâtés
Tony Parker le martèle régulièrement, l'argent "a amélioré [s]a vie, mais cela ne [l]'a pas du tout changé". Alors, comment les millions ont-ils amélioré sa vie ? Aujourd'hui, Tony Parker emploie 5 personnes à plein temps. Les mêmes depuis 12 ans : un cuisinier et un garde du corps à demeure, un jardinier, un piscinier et une autre personne en charge de la maison. Et ce n'est pas pour l'esbroufe que TP sort plus de 200 000 dollars par an pour leurs salaires : "C'est un investissement pour me rendre la vie plus facile, pour que je n'aie plus à me concentrer que sur le basket."
En échange, le Texan d'adoption se montre très généreux envers ses employés qu'il considère comme sa famille. L'un deux s'est ainsi vu offrir une voiture lorsque la sienne a lâché. Un autre a vu sa facture médicale réglée par TP pour un montant de 10 000 dollars... "Pour Noël, j'ai fait un repas avec mes employés et leurs familles, j'avais acheté des cadeaux à leurs enfants, poursuit-il. A mes employés, j'offre pas mal de bonus, un voyage à Disney ou en Europe, parce qu'ils font tellement de choses pour moi que je trouve normal de les remercier comme ça. (...) Ils sont là à plein temps, ils ne comptent pas leurs heures et, parfois, il faut que je les 'dégage' pour qu'ils partent en vacances !" Dernière folie du boss de la maison : emmener tout le monde au All Star Game à Houston. Un joli cadeau estimé à 30 000 dollars. "C'est mon côté généreux, grand coeur. Je pense que je suis différent de la plupart des sportifs. Tu me demandes ce que je fais de mon argent. Bah voilà ce que j'en fais."
Cadeaux et grosses voitures
Pour autant, Tony Parker n'oublie pas de se faire parfois plaisir, mais toujours de manière réfléchie et en pensant aux autres. Lors de son premier contrat NBA, il a ainsi donné de l'argent à sa mère, son père, il a aidé ses frères avant de se faire plaisir en s'offrant une voiture à 50 000 dollars. "Je suis économe, mais je ne compte pas quand il s'agit de mes amis et ma famille", tempère la star, précisant que 90% de ses revenus sont épargnés. Mais oui, Tony Parker peut se montrer très généreux lorsqu'il liste ses derniers cadeaux : "A ma mère, j'ai acheté une maison à San Antonio, à quinze minutes de chez moi. A mon père, j'ai acheté une Mercedes pour ses 50 ans. Axelle, je lui ai offert une BMW pour Noël. Dans le sports bar que j'ai ouvert avec mes frères, j'ai investi pour eux 500 000 dollars."
Et lorsque la plupart des joueurs NBA dépensent sans compter, conduisant parfois ces derniers jusqu'à la ruine, TP dépense avec parcimonie et se donne des objectifs. "Pour ce qui est des belles voitures, comme les Ferrari, les Lamborghini, j'ai toujours dit à mon père que je ne m'en achèterais jamais avant d'être un all star. A l'époque de mon premier gros contrat, en 2004 (51,8 millions de dollars sur six ans, ndlr), j'aurais déjà pu l'acheter, mais je ne voulais pas faire n'importe quoi avec l'argent." Ce sera chose faite en 2007, après trois bagues de champion NBA et deux sélections au All Star Game... Aujourd'hui, TP possède deux Ferrari, une Lamborghini qui ne sort qu'une fois par semaine, une DeLorean (la voiture utilisée dans la trilogie Retour vers le futur) et une Cadillac pour les déplacements de tous les jours. Et il n'y en aura pas d'autre à en croire l'heureux propriétaire.
10 millions de dollars la propriété
Un heureux proprio qui a mis pas moins de 10 millions de dollars dans sa maison construite sur un terrain de 15 hectares où se cache une cave à vin de 1 500 des plus grands crus français, pour un montant estimé entre 200 000 et 300 000 euros. Une décision prise par Tony Parker une fois qu'il fut certain de terminer sa carrière à San Antonio alors que sa première demeure ne lui avait coûté que 700 000 dollars et comprenait cinq chambres, piscine, terrain de basket et salle de ciné...
Même si Tony Parker emploie de nombreuses personnes, il confie garder un oeil attentif sur ses comptes : "Je regarde toutes mes factures, je valide tout, je signe tout ! Ces trucs là, je ne délègue pas. S'il y a ne serait-ce que 100 dollars et que je ne sais pas ce que c'est, je demande à mon responsable de maison d'où ça vient, pourquoi on a payé ça !"
TP avoue ne plus dépenser grand chose pour lui, et investir dans sa maison, même s'il lui arrive de faire des "grosses journées" shopping à 10 000 dollars pour Axelle ou sa mère. Idem pour le jeu. Quand il pouvait claquer jusqu'à 20 000 dollars à crédit dans les casinos de Las Vegas, il se limite aujourd'hui à 2 000 dollars, "sa limite".
"Aujourd'hui, la chose qui pourrait me faire le plus plaisir, c'est de fonder une famille, d'avoir un enfant, conclut le jeune homme de 30 ans. Avec Axelle, on commence à en parler. Ensuite, au plan sportif, ce serait de remporter un titre avec l'équipe de France. Ce sont les deux rêves après lesquels je cours. Pour le reste, j'ai tout ce qu'il faut."