Il existe un monde qui fait rêver des millions d'adolescents... Un monde où l'argent coule à flots, où les stars sont de véritables icônes entourées et choyées comme des enfants. Ce monde, c'est celui de la NBA, le championnat américain de basket.
Et pourtant, ce monde n'est pas tout rose, bien au contraire. Derrière les spotlights, les contrats publicitaires, le merchandising et la starisation des joueurs se cache une vérité bien plus noire que ce que l'on pourrait croire. La NBA est une machine à créer des joueurs ruinés.
Selon différentes enquêtes que nous révèle le JDD, 60% des anciens joueurs NBA seraient ruinés. Et pourtant, la plupart des contrats tournent autour de 3 ou 4 millions de dollars à l'année, pouvant atteindre plus de 20 millions pour les stars comme LeBron James.
Alors comment des stars comme Dennis Rodman et Scottie Pippen, multiples vainqueurs du championnat au côté de Michael Jordan, se retrouvent-ils aujourd'hui sans-le-sou ? L'explication pourrait être très simple : la jeunesse...
La plupart des joueurs débarquent dans le championnat à peine âgé d'une vingtaine d'années, draftés à la sortie des années universitaires. Après des enfances difficiles, la plupart d'entre eux se retrouvent millionnaires du jour au lendemain. Dès lors, ces jeunes joueurs dépensent sans compter, comme l'ancienne star des Celtics Antoine Walker, champion NBA avec le Heat de Miami ayant accumulé 110 millions de dollars tout au long de sa carrière. "Rolex, voitures, costumes, voyages, restaurants, il dépensait sans compter et il aimait trop jouer au poker" confesse un ancien coéquiper. Résultat, 12,7 millions de dollars de dettes à l'heure actuelle !
Autre cause de ruine personnelle, les mauvais placements. Scottie Pippen, légende des Bulls au côté de Michael Jordan dans les années 90, a perdu plus de 27 millions de dollars en mauvais placements... Si bien qu'il ne lui reste aujourd'hui quasiment rien de ses 120 millions de dollars gagnés. L'homme est tellement ruiné qu'il est allé faire des piges en Finlande à 42 ans pour toucher un peu d'argent.
Les différentes enquêtes montrent également que les joueurs NBA, outre un train de vie dispendieux, entretiennent souvent des maîtresses dans les différentes villes possédant une équipe NBA. Certains possèdent des dizaines de maisons avec une femme à l'intérieur, autant de voitures, et des cartes de crédits distribuées généreusement. Une générosité qui a tendance à perdre les joueurs dont l'entourage profite allègrement, comme a pu le constater Antoine Walker : "Des gens avec qui j'avais grandi venaient me proposer de lancer un business. Ils me disaient : "j'ai besoin d'emprunter 200 000 dollars, je promets de te les rembourser", et je n'entendais plus jamais parler d'eux".
Les relations amoureuses sont une autre source de faillite personnelle. Outre les cadeaux et les dépenses pour entretenir leurs multiples conquêtes, les stars de la NBA peuvent perdre plus de la moitié de leur fortune en divorces coûteux. Sans parler des pensions alimentaires astronomiques à verser à chaque enfant... Ainsi, Shawn Kemp, plusieurs fois All Star et méga star au début des années 90, a eu huit enfants avec six femmes différentes ! Dennis Rodman, ex-compagnon de Carmen Electra, doit aujourd'hui plus de 500 000 dollars de pension alimentaire à la mère de ses deux enfants ! Une mésaventure qui ne devrait à priori pas arriver à Tony Parker suite à son divorce avec Eva Longoria...
Mal conseillées, mal entourées, certaines légendes se retrouvent parfois sans-abri, comme Ray Williams, ancienne star de Boston. Kenny Anderson, après un divorce très coûteux, a perdu plus de 63 millions de dollars et a dû se déclarer en faillite personnelle en 2005 : "J'étais un ignorant, mon comptable et mes amis ont tenté de me prévenir mais je ne les écoutais pas."
Une situation qui toucherait donc aujourd'hui plus de 60% des anciens joueurs de la Ligue à en croire Billy Hunter, du syndicat des joueurs. "Beaucoup de nos jeunes adorent dépenser ou donner. Cela devient une maladie, un syndrome. Ils se disent que les chèques vont continuer d'arriver chaque mois, mais sans réaliser que leur carrière ne va durer que sept ou huit ans en moyenne." Une situation qui peut faire perdre le sens des réalités, comme c'est arrivé à Eddy Curry, évoluant aux Knicks de New York, qui malgré un contrat annuel évalué à plus de 9 millions de dollars, avait dû faire un emprunt de 575 000 dollars avec un taux d'intérêt de 85%...
Les jeunes Français comme Joakim Noah, désormais titulaire d'un juteux contrat, Tony Parker ou Nicolas Batum seront-ils touchés à leur tour par ce syndrome ? A condition de savoir s'entourer, non. "Pour avoir une certaine stabilité financière, il faut s'entourer de gens capables de vous aider à être disciplinés", conseille ainsi Kenny Smith, double champion NBA avec Houston en 94 et 95 et aujourd'hui consultant télé. Un avertissement à prendre au pied de la lettre pour ne pas se retrouver à la rue, à l'heure où les salaires mirobolants distirbués en NBA sont menacés de déflation...