Grâce au retour des spectateurs dans les stades et le début imminent de l'Euro et de la Copa America, le monde du football est en fête ! L'humeur festive fait place au deuil, suite à la mort d'un jeune joueur. Seid Visin, ancien protégé du prestigieux A.C. Milan, s'est suicidé.
Seid Visin avait 20 ans. Il s'est donné la mort le vendredi 4 juin 2021 dans sa maison de Nocera Inferiore, au sud de Naples. Une messe hommage lui a été rendue dès le lendemain, samedi 5 juin, en la paroisse San Giovanni Battista, toujours à Nocera Inferiore.
La famille du défunt a profité du triste événement pour mettre les choses au clair. "Mon fils ne s'est pas suicidé parce qu'il était victime de racisme. Il a toujours été aimé et bien-aimé, ce matin l'église pour ses funérailles était pleine de jeunes et de familles", a expliqué Walter Visin, père adoptif de Seid, à l'agence de presse ANSA. Une précision faite à cause d'une lettre rédigée par son fils disparu, dénonçant le racisme dont il était victime.
Seid Visin a reçu de nombreux hommages, dont ceux d'un ancien coéquipier devenu footballeur professionnel, Gianluigi Donnaruma (22 ans), qu'il a côtoyé au centre de formation de l'A.C. Milan, ainsi que Matteo Salvini. L'ancien Premier ministre italien a tweeté : "Une prière pour toi, mon garçon, et un gros câlin à ta famille. Les Italiens ont toujours été généreux, travailleurs, accueillants et solidaires. Quiconque distingue ou méprise encore un être humain sur la base de la couleur de sa peau est un idiot. Point."
En 2019, Seid Visin a posté sur les réseaux sociaux une note dans laquelle il racontait aux internautes son expérience du racisme. "Je ne suis pas un immigré, j'ai été adopté quand j'étais enfant, précisait le jeune homme, né en Éthiopie et adopté à l'âge de 7 ans. J'ai pu trouver un travail que j'ai dû quitter car trop de gens, surtout les personnes âgées, refusaient que je les serve, et comme si je n'étais pas déjà assez mal à l'aise, ils m'ont également désigné comme responsable car beaucoup de jeunes italiens ne trouvent pas de travail... Quelque chose a changé en moi, comme si j'avais honte d'être noir, comme si j'avais peur d'être pris pour un immigré, comme si je devais montrer aux gens qu'ils ne me connaissaient pas que j'étais comme eux, que j'étais italien, blanc. J'ai fait de mauvaises blagues sur les noirs et les immigrés... comme pour souligner que je n'en étais pas un. Mais c'était la peur, la peur de la haine que je voyais dans les yeux."
Concernant cette lettre, le père de Seid Visin a précisé : "C'était un déchaînement, il était exaspéré par le climat qui régnait en Italie. Mais aucun lien avec son suicide, assez de spéculations. Je ne veux pas parler des affaires personnelles de mon fils. Je dis juste que c'était un homme merveilleux."