Ce dimanche 28 août, tous les regards convergeaient vers la ville de Daegu, en Corée du Sud, où se déroulent les Championnats du Monde d'athlétisme.
Ce devait être, une fois de plus, le sacre du plus grand sprinter de tous les temps, l'homme le plus rapide de la planète, Usain Bolt, lui qui détient les records du monde sur 100m, 4x100m et 200m et surclasse ses adversaires à chacune de ses sorties.
Mais alors qu'un second titre de champion du monde lui tendait les bras, alors que tout un stade attendait le sacre de Lightning Bolt (Bolt l'éclair), l'impensable se produisit... Trop pressé d'en finir, le Jamaicain se rendit coupable d'un faux départ, synonyme de disqualification. Le point d'orgue de ces Mondiaux aurait donc lieu sans son roi. Un roi destitué de la plus inattendue des manières, et qui comprit rapidement son erreur. Si ses adversaires, parmi lesquels les Français Christophe Lemaître et le très jeune (19 ans) Jimmy Vicaut, restaient incrédules, Usain Bolt enlevait son maillot de dépit, de colère frappait le mur d'enceinte, avant de disparaître, après avoir lancé aux photographes venus immortaliser l'instant : "Vous attendez des pleurs ? N'y comptez pas !"
Si la finale a bien eu lieu, remportée par un autre Jamaïcain, Yohan Blake, loin devant Christophe Lemaitre, quatrième et Jimmy Vicaut, dernier, la disqualification du roi Usain était sur toutes les lèvres. Comment cette star du sprint, souvent considérée comme un surhomme tant son talent impressionne, tant il survole sa discipline et dont le sacre était programmé de longue date, a-t-elle pu échouer ? Tout simplement parce qu'Usain Bolt est un homme. Et que comme tous les hommes, il est sujet aux erreurs. Et celle-ci, le second faux départ de sa carrière, lui coûte cher. Usain Bolt a perdu son titre, mais reste pour ses adversaires le maître incontesté de la discipline.
Fort mentalement, l'homme se prépare déjà pour ses prochaines échéances, comme il l'a annoncé dans un communiqué au lendemain de cette désillusion qui l'avait plongé dans un mutisme surprenant, lui si détendu et communicatif au quotidien ainsi, et volontiers explosif pour célébrer ses victoires ou son équipementier Pume : "Évidemment je suis extrêmement déçu de ne pas avoir eu la chance de défendre mon titre à cause du faux départ.(...) Maintenant je dois penser à autre chose car il n'y a pas de raison de ruminer le passé. J'ai quelques jours pour me reconcentrer et me préparer pour le 200 mètres vendredi. Après il y aura le 4x100m et quelques autres courses jusqu'à la fin de la saison."
Avant de régner une fois de plus sur le monde du 100m, avec les Jeux Olympiques de Londres en 2012.