"J'avais envie de faire un film qui soit formellement différent." Ce sont les mots de la réalisatrice Valérie Donzelli lors de la conférence de presse de son long métrage Marguerite et Julien, présenté en compétition au Festival de Cannes le 19 mai. Quatre ans après avoir été acclamée pour La guerre est déclarée (présentée à la Semaine de la critique), la cinéaste revient avec un sujet puissant qui avait, par le passé, intéressé pas moins que François Truffaut...
Aux côtés de Valérie Donzelli, on retrouve lors du photocall son acolyte de toujours, Jérémie Elkaïm. Si les deux artistes, parents d'un petit garçon, Gabriel - dont l'histoire est d'ailleurs le coeur de La guerre est déclarée - sont aujourd'hui séparés, leur collaboration se poursuit, toujours sous le signe de la complicité. Cette fois, Valérie reste derrière la caméra pour filmer son ami ainsi qu'Anaïs Demoustier, qui s'impose dans le cinéma français depuis quelques années. Les deux comédiens incarnent donc Marguerite et Julien, fils et fille du seigneur de Tourlaville, qui s'aiment d'un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, la tendresse entre le frère et la soeur se mue en passion dévorante. Leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Incapables de résister à leurs sentiments, ils doivent fuir...
"Ils ont mis tout en oeuvre pour nous séparer, mais rien n'y fera. On ne peut pas séparer le sang des veines, la sève de l'arbre, ni le sel de la mer...", entend-on dans la bande-annonce. Le récit est très librement inspiré de l'histoire vraie de Marguerite et Julien de Ravalet, frère et soeur exécutés pour inceste en 1603. Un script avait à l'origine été écrit en 1971 par Jean Gruault pour François Truffaut. Les éditions Capricci avaient publié ce scénario inédit en 2011.
Marguerite et Julien, en salles le 30 septembre.