Anaïs Demoustier s'est rendue indispensable au cinéma français. Ses performances dans D'amour et d'eau fraîche, Bird People, Une nouvelle amie, À trois on y va et désormais Caprice, de et avec Emmanuel Mouret, prouvent toute l'étendue de son talent. Elle se livre pour le magazine Psychologies mais la jeune comédienne de 27 ans se révèle bien moins tourmentée que les héroïnes qu'elle a pu incarner.
Pétillante et talentueuse, Anaïs Demoustier se confie volontiers, parlant avec beaucoup de tendresse de sa famille dont elle est la benjamine : "Dans ma famille, j'arrive après un frère, Stéphane, réalisateur, et deux soeurs, Camille, joaillière, et Jeanne, qui travaillait dans la production et qui a deux ans de plus que moi. On est tous très liés, les gens qui nous rencontrent sont souvent impressionnés de voir des liens familiaux si forts." La clé de cette solidarité familiale ? "Mes parents sont eux-mêmes issus de grandes familles : ils sont sept enfants du côté de ma mère, treize du côté de mon père."
Des parents qui l'ont toujours accompagnée dans son désir de devenir comédienne, malgré quelques difficultés : "Quand, à 13 ans, j'ai eu le rôle pour le film de Michael Haneke, Le Temps du loup, je me souviens que la directrice de mon collège était contre, parce que cela me faisait rater deux mois de cours. Mes parents auraient pu aller dans son sens : le cinéma n'était pas leur univers, ils ne connaissaient pas Haneke... Mais ils ont eu l'ouverture d'esprit de penser : 'Ce sera une expérience forte pour elle, au pire, on la changera de collège en rentrant.' Tout a été comme ça avec eux. Et en même temps, ils étaient droits, rigoureux, j'ai vécu une enfance calme dans la banlieue de Lille." Elle se souvient aussi de son voyage en famille à Cannes pour présenter ce long métrage : "Ils étaient tous venus ! On était entassés à six dans ma chambre d'hôtel, c'était génial ! [rires]"
Un cadre idyllique et épanouissant pour l'actrice, même tout n'est pas si simple : "Je n'ai pas eu d'adolescence : je ne me suis pas rebellée, je n'ai pas connu non plus les années étudiantes. En fait, même si je suis partie à 18 ans faire ma vie à Paris, et même si je me suis sentie autonome grâce à ce métier commencé à 13 ans, j'ai le sentiment d'être restée enfant très longtemps."
Pour les besoins du septième art, Anaïs Demoustier a dû jouer des scènes de sexe parfois très explicites, à l'inverse de ce qu'elle est dans la vie : "Je suis terriblement pudique. Mais, justement, le cinéma me donne l'occasion de faire sauter les verrous en moi." Côté amour, celle qui a joué les grandes amoureuses – notamment dans Marguerite et Julien de Valérie Donzelli qu'on retrouvera au Festival de Cannes – confie n'avoir vécu que "des histoires d'amour très belles, très longues et très rares".
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Psychologies du mois de mai 2015