Quelques jours après la diffusion du téléfilm qui lui était consacré sur France 3, Simone Weber, alias la "Diabolique de Nancy" incarnée à l'écran par Véronique Genest, a réagi à cette adaptation de sa vie qu'elle ne porte visiblement pas dans son coeur. "Ils ne m'ont pas demandé l'autorisation ! Ce téléfilm est une horreur, une ignominie impensable. Je suis le contraire de cette femme aux manières ordurières que l'on voit à l'écran", a-t-elle déclaré aux journalistes de l'AFP à propos de La Bonne Dame de Nancy, diffusé mardi (3 mai) dernier et suivi par près de 3 millions de personnes.
Aujourd'hui âgée de 86 ans, Simone Weber a été condamnée à vingt ans de réclusion criminelle en 1991 après le meurtre de son amant. À l'époque, la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle l'avait alors reconnue coupable du meurtre de Bernard Hettier, disparu le 22 juin 1985. Celle qui se plaint de vivre depuis cette condamnation "un assassinat perpétuel" s'est dite "anéantie et écoeurée" et ne reconnaît aucune ressemble physique avec la comédienne qui l'incarne, ancienne star de la série Julie Lescaut.
"Quand je la vois embrasser le comédien à pleine bouche et lui sauter dessus, j'ai l'impression que l'on me fait passer pour une fille de trottoir", déclare l'octogénaire, libérée en 1999. Son amant, dont le tronc avait été découvert au mois de septembre 1985 dans une valise jetée dans la Marne, est incarné par Yvan Le Bolloc'h alias JC du cultissime Caméra Café. Il n'a malheureusement pas pu juger de la performance du comédien qui l'incarne.
"Sur le fond, tout est faux dans ce film", assure encore Mme Weber, qui a toujours clamé son innocence. Elle nie également la nature de la relation qu'elle entretenait avec la victime. "Bernard et moi n'avons jamais été amants. Quand nous nous quittions, nous nous embrassions sur les tempes comme un frère et une soeur", assure celle qui réside désormais à Cannes, avec sa soeur qui a aussi un rôle central dans le film puisqu'elle avait aidé Simone à cacher des indices importants.
Coline Chavaroche