Vincent Dedienne a travaillé pour en arriver là, mais il aussi fait les bonnes rencontres. La première, c'est François Rollin, qui lit ses textes, les aime et le met en scène. Le second, c'est Laurent Ruquier, qui le produit depuis 2013. Puis Vincent arrive dans Le Supplément de Maïtena Biraben avec ces Bio interdites et c'est l'explosion. Depuis, on le retrouve sur France Inter et dans Quotidien au côté de Yann Barthès, mais surtout sur scène. Dans S'il se passe quelque chose, spectacle écrit par dépit amoureux, Vincent Dedienne nous raconte tout : son enfance à Mâcon et son adoption sont les éléments fondateurs de son récit.
Cette semaine dans Paris Match, il se souvient : "Tout ma vie, quand je racontais que j'étais adopté, les gens s'excusaient : 'Oh pardon, je ne savais.' Mais cela ne m'a jamais posé de problème." Il raconte de nouveau comment il l'a appris : "Un jour, à l'école, le maître nous a réunis pour nous annoncer qu'un de nos camarades avait été adopté. En rentrant chez moi, ma mère était sur la machine à coudre, je lui raconte l'histoire. Et là, elle m'a dit : 'Ah oui, Adrian a été adopté. Eh bien toi aussi.' Et ça a été la fin de l'histoire." Pas besoin de revenir dessus...
Vincent n'a jamais ressenti le besoin de retrouver ses vrais parents : "Je me dis parfois que le hasard a pu faire que j'ai croisé mon frère sur la ligne 13. Mais c'est juste parce que j'aime bien me raconter des histoires. En vérité, ça me plaît plutôt d'être une énigme, même si je suis l'exemple type d'adoption réussie. Il faut dire que mes parents sont géniaux... Et tout ce que je vie aujourd'hui est grâce à eux. Donc je n'ai aucune raison d'aller chercher ailleurs." Et l'acteur de raconter : "Ma mère est frisée et un peu métisse, et souvent on lui dit : 'Oh bah, Vincent, ça se voit que c'est votre fils.' Ça nous fait rire." Vincent Dedienne a été élevé par Jean-Louis, un instituteur, et Marie-Jeanne, une éducatrice spécialisée, mais ils étaient plus Télé 7 Jours que Télérama... "Europe 1 plutôt que France Inter". Et s'il a appris son adoption d'une manière qui peut paraître un peu brutale, des années plus tard il a fait son coming out à ses parents à travers son spectacle... Une fois encore, ils n'ont pas eu besoin d'en reparler.
Dans M, le magazine du Monde (paru vendredi 29 septembre), il a cette très jolie formule à propos de ses parents : "Je me fiche de savoir d'où je viens. Je suis tombé sur un chic type et une chic fille et ça me va très bien." Dans le portrait dressé par M, le comédien explique avoir du mal à savourer le succès, que ses parents l'ont félicité pour son Molière tout en lui rappelant de ne pas oublier l'anniversaire de son oncle, qu'il vient d'une famille pudique, de taiseux.
Je suis tombé sur un chic type et une chic fille et ça me va très bien
Pour Quotidien, il écrit avec sa bande de copines : Mélanie Lemoine, Juliette Chaigneau et Anaïs Harté. Il tient à ce que la télévision reste une exception dans son parcours. C'est d'ailleurs ce qui le ravi dans le succès : "Je travaille 14 fois plus qu'avant (...) mais je suis plus heureux aussi parce que je suis plus sur scène." Son rêve, c'était de jouer à l'Olympia comme son idole qui lui a donné sa vocation, devenue une amie depuis, Muriel Robin. Un Rêve qu'il est en train de réaliser, son nom étant à l'affiche depuis le 1er octobre jusqu'à ce jeudi soir.
S'il se passe quelque chose repart ensuite en tournée. La majorité des dates sont déjà complètes. Avant de clore ce chapitre, il jouera du 26 au 31 décembre aux Folies Bergère à Paris. Il enchaînera dès le 18 janvier avec Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, mis en scène par Catherine Hiegel avec notamment Clotilde Hesme et le fantastique Nicolas Maury (Dix pour cent, Les Rencontres d'après minuit...). Vincent tourne aussi pour le cinéma, actuellement La Fête des mères avec Camille Cottin avant un projet avec une autre actrice qu'il adore, Josiane Balasko.
Paris Match, en kiosques le 5 octobre 2017.