Ils ont beau cartonner avec leur album commun, VersuS, Vitaa et Slimane sont obligés de s'adapter à l'économie actuelle. Si l'art et l'esthétique priment clairement dans cette touchante collaboration de dix-neuf titres inédits, il a bien fallu que le duo songe aux finances, notamment avant de tourner le sublime clip de la chanson Ça va, ça vient. Parmi les images de gratte-ciel et de rues new-yorkaises, certains auront remarqué que des publicités succinctes ont été positionnées de-ci de-là pour permettre à la vidéo de voir le jour. "Plus un clip a du budget, plus il y a de possibilités, explique simplement Vitaa à Purepeople. Nous les artistes, on aimerait parfois cliper tout un album, sincèrement. Sauf qu'en France, on n'a pas les moyens qu'ont les Américains. Il faut le savoir, on a de moins en moins d'argent. C'est comme ça qu'on en arrive à faire des placements de produits. Et heureusement qu'il y en a !"
Par le passé, Vitaa avait déjà eu recours à ce genre de pratiques économiques pour sa chanson Comme dab – coécrite et co-composée par Stromae. Divine femme d'affaires en tailleur orangé, la jeune maman de 36 ans avait reçu des commentaires plutôt virulents, justement parce qu'elle avait positionné certains produits, en évidence, dans sa vidéo. "Aux États-Unis, les Américains le font depuis dix ans, rappelle-t-elle avec justesse. Tout le monde crie au génie devant les clips de Kanye West, de Chris Brown, de Jennifer Lopez ou de je ne sais qui. En France, un artiste le fait, il se fait défoncer. Les Français sont comme ça. Mais nous, on a envie d'être fiers de nos clips."
Quant à Slimane, ami, fidèle bras droit de Vitaa depuis qu'il a repris À fleur de toi dans la cinquième saison de The Voice, il ne s'est jamais montré réfractaire à l'idée de promouvoir certains produits. "Je n'en fais pas beaucoup, nous précise-t-il. Mais je trouve que quand c'est au service de tout le reste, ça vaut le coup. Si faire un placement de produit me permet d'avoir quinze danseurs dans mon clip et me permet de faire des chorégraphies de ouf... et que ça puisse payer l'art, c'est avec grand plaisir, et je le ferai directement." Voilà qui est dit...
Yohann Turi
Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com.