Il s'appelle Sellig, de son vrai nom, Gilles Magnard. Cela ne vous dit rien ? C'est normal, car ses spectacles ne passent jamais à la télévision, et qu'il n'a fait qu'une seule apparition au cinéma. C'était dans Nos amis les Terriens de Bernard Weber, en 2007. Le paradoxe, c'est qu'il a beaucoup de succès. Ce natif de Lyon "s'est produit quatre fois à Olympia à guichets fermés", expliquent notamment nos confrères du Parisien, qui sont allés à sa rencontre.
Il "est resté à l'affiche 21 mois consécutifs au Théâtre de Dix-Heures (Paris XVIIIe), assure en moyenne 80 dates par an dans toute la France, a enregistré 5 DVD de ses spectacles qui regroupent des sketchs à plusieurs millions de vues sur Internet, a été chroniqueur dans plusieurs émissions télé (Vivement Dimanche, Graines de Star, Les Grands du rire, ndlr), est l'humoriste le plus diffusé sur Rire et chansons, a écrit cinq romans et maintenant une BD, en librairie ce mercredi 29 mai (Ma soeur & mon beau-frère, ndlr)...", apprend-on également.
Sellig est donc, bizarrement, "passé en dessous des radars médiatiques". Ce qu'Anne Roumanoff, qui l'a repéré à la fin des années 90, ne comprends toujours pas, pour le quotidien : "Ça reste pour moi un mystère. C'est presque un cas d'école. Il y avait Gustave Parking avant lui. Ils ont ça en commun d'être des artisans de la scène. Mais leur carrière prouve qu'on peut faire une vraie carrière sans les télés."
Le principal intéressé, lui, qu'en pense-t-il ? "Je suis sûr qu'il n'y a pas de cabale. Mais peut-être qu'au début, je n'étais pas assez pro... Des journalistes sont venus me voir et ne sont jamais revenus en se disant que je n'allais pas durer longtemps. Peut-être que ce n'est pas le style d'humour qui plaît aujourd'hui... Ou simplement que ce n'est pas mon karma. Mais c'est vrai que quand j'ai vu les copains qui étaient avec moi à Graines de Stars, Bruno Salomone, Jérôme Commandeur, Jean Dujardin, monter, monter... Ça ne m'a pas vexé mais ça m'a fait de la peine.", a-t-il confié au Parisien.
Cette situation, il a dû apprendre à faire avec. Mais aujourd'hui, il est très heureux comme cela : "J'adore mon métier et être sur scène. Je gagne ma vie, j'en fais profiter mes proches. Et puis, si j'étais trop connu, je ne pourrais plus aller au supermarché, dans le métro, ou au café pour prendre des notes et écrire mes sketchs." Comme quoi, être connu n'est pas forcément un gage de succès !