William et Kate au Canada, jour sept (mercredi 6 juillet 2011) : au programme, un... changement de programme, des paysages de désolation à la place des panoramas sauvages, et des rencontres chargées d'émotion.
Cela aurait dû être une parenthèse romantique au coeur du marathon médiatique de leur Royal Tour au Canada, qui doit s'achever à Calgary jeudi et vendredi : mais au lieu d'aller s'isoler 36 heures dans les Rocheuses mercredi et jeudi, seule zone non noircie de l'agenda de leur visite officielle au Canada, le prince William et la duchesse Catherine de Cambridge ont préféré rendre visite le 6 juillet aux quelque 7 000 habitants évacués de Slave Lake (qui tire son nom des Natifs-Américains qui vécurent dans la région, les Slavey), une ville qui a été ravagée par un terrible incendie au mois de mai, des feux de forêts détruisant 40% des bâtiments - habtations, commerces, etc. - et plongeant la population dans l'effroi et le dénuement.
Kate recycle encore ses tenues, et c'est très bien comme ça
Pour apporter un peu de réconfort sur les lieux du drame, pas question pour la duchesse de faire des effets de style inappropriés : les créations Sarah Burton, Erdem Moralioglu, Issa et autres sont restées dans la malle, et c'est son bon vieux jean qu'elle a ressorti pour la troisième fois depuis le début d'un séjour dont les aventures nécessitaient des tenues casual. Le jean, des compensées Pied A Terre, et la veste Smythe qu'elle portait fin juin en embarquant pour l'Amérique du Nord à l'aéroport londonien d'Heathrow. Une manière de confirmer qu'elle sait aussi bien faire sensation avec des créations en avant-première des collections 2012 qu'avec des tenues recyclées.
Le prince William, pour pallier l'abandon de leur escapade romantique, avait improvisé une mini-lune de miel la veille, au cours de leur étape dans les Territoires du Nord-Ouest : leur rencontre avec les Aborigènes du lac Blachford avait été ponctué par une traversée intime en canoë avec le doyen du village de Fort Smith, et quelques heures en tête à tête sur Eagle Island, pour voir le coucher de soleil arctique en amoureux en se régalant de pain bannock et d'un steak de caribou.
Après cette pause en toute intimité, sans le cortège de sept conseillers qui voyage avec eux, William et Kate avaient fait leur retour à Yellowknife pour, le lendemain matin, y reprendre l'avion à destination de Slave Lake. Avant de monter à bord du jet Challenger, une scène coutumière : un garçonnet infirme, en fauteuil roulant, attendait la duchesse avec un bouquet de fleurs, et le duc de Cambridge, quand vint son tour, tenta de serrer la main au petit gars, Riley Oldford. Le déplacement de William et Kate à Slave Lake (nord de la province occidentale d'Alberta), ajouté en dernière minute à leur agenda à leur demande expresse, avait été tenu secret, notamment afin de ne pas perturber les travaux de reconstruction en cours dans la zone ravagée le 15 mai dernier - aucun mort n'avait heureusement été à déplorer.
Une visite surprise, pas une visite de dernière minute, pour panser les plaies
Devant les stigmates impressionnants laissés par le passage dévastateur du feu, un incendie survenu à 15 kilomètres de la ville que les pompiers avaient pensé pouvoir circonscrire avant que des vents violents sévissent, le prince William et son épouse Catherine ne pouvaient masquer un sentiment d'effroi devant tant de désolation : 372 maisons, 300 appartements, le centre commercial et même l'hôtel de ville avaient été réduits en cendres.
Sur place, les populations ont fait contre mauvaise fortune bon coeur, accueillant à bras ouverts le couple et offrant même divers cadeaux. "Ce n'était pas une décision de dernière minute", a précisé le secrétaire de la reine, Kevin MacLeod, concernant la venue surprise du futur monarque anglais et de son épouse, qui a insisté sur le fait que "leur plus grande préoccupation était qu'il n'y ait pas d'annonce publique de peur que cela trouble ces gens qui concentrent leur énergie sur la reconstruction". Mais ce détour imprévu tenait vraiment à coeur au prince William, qui avait porté les messages de sympathie de la reine Elizabeth II et ses propres paroles de réconfort à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, durement touchée par un séisme en février dernier. Toujours éblouissants de disponibilité, William et Kate ont, en toute simplicité, appliqué un peu de baume au coeur, tandis que l'esprit de Lady Di planait...
Outre leur rencontre avec les pompiers, les personnels médicaux et la police montée, William et Kate, en marge de leur visite d'une heure et demie, se sont entretenus avec les habitants, venus en nombre et rassemblés notamment au Northern Lakes College avec ballons, posters et fleurs. Une jeune femme de 28 ans avait notamment apporté, très émue, une photo, un des rares vestiges de sa maison : dessus, une réunion entre amis pour célébrer le mariage princier du 29 avril...
G.J.