Xavier Bertrand a officiellement annoncé sa décision, choisissant le plateau du journal télévisé de TF1 ce 11 octobre 2021 pour le faire : Le 4 décembre, il participera au congrès Les Républicains qui désignera le candidat de la droite à la présidentielle, au nom d'un "rassemblement" qui écarte l'hypothèse potentiellement mortifère d'une double candidature. Cette annonce met fin à des semaines d'incertitudes car le président des Hauts-de-France, lancé dans la course dès le printemps, répétait jusqu'ici son opposition à la primaire, convaincu que l'élection présidentielle est la rencontre entre un homme et les Français. Les choses sérieuses vont à présent commencer pour les cinq candidats en lice, qui comptent comme poids lourds la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) et l'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier (LR).
Désormais, Xavier Bertrand est donc revenu sur sa position, comme il l'a expliqué sur TF1 : "La solution de facilité était de faire cavalier seul" mais "je n'ai pas voulu faire ce choix car, dans mon ADN, il y a le rassemblement et il y a l'union. Je veux rassembler l'ensemble des Français, alors il faut que je commence par ma famille politique. Divisés, on est sûrs de perdre, rassemblés on peut gagner et je veux gagner."
Sa décision, annoncée deux jours avant la date limite du dépôt des candidatures, a suscité un immense soulagement chez LR, qui redoutait le spectre d'une double candidature mortifère pour la droite, indique l'AFP. "Je me félicite de la décision de Xavier Bertrand" car "lorsque la droite est unie et rassemblée, elle gagne", a assuré le président du parti Christian Jacob. "C'est le choix du rassemblement, du panache et de la gagne", a renchéri le patron des députés LR Damien Abad. Parmi les autres candidats au congrès, le député LR des Alpes-maritimes Eric Ciotti a salué "avec force" un "moment historique", et le maire LR de La Garenne-Colombes Philippe Juvin une "sage décision", qui "renforce considérablement le camp de la droite et du centre".
Un changement d'avis que peuvent lui reprocher les adhérents LR. Xavier Bertrand explique son départ du parti il y a quatre ans pour des désaccords de fond, dont celui du second tour des présidentiels 2017. Il assumait ainsi voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Son combat aujourd'hui est toujours l'extrême-droite avec un nouveau protagoniste : le polémiste Eric Zemmour. "Mon combat depuis des années, c'est contre l'extrême droite, ces marchands de malheur", a affirmé celui qui a 3 axes pour son projet : "l'autorité de l'Etat, le travail qui paie, la France des territoires."
Sur le plateau du JT de Gilles Bouleau, Xavier Bertrand ne s'est pas étendu sur le fait de participer finalement aux primaires, pour éviter d'appuyer sur son changement d'avis. Le mois dernier, Bertrand balayait l'idée de sa participation sur France 2 face à Anne-Sophie Lapix, il rappelait : "Au moment des élections régionales, j'ai pris un engagement devant 6 millions de Français, en leur disant 'si je l'emporte, je serai candidat à l'élection présidentielle'. (...) Je ne changerai pas de position, je ne me renierai pas, ma conception de l'élection présidentielle, c'est un homme et une femme face aux Français qui présente son projet. On en a soupé des primaires."
Avant d'opter pour ce revirement, Bertrand avait sollicité l'avis de ses soutiens, en se gardant de dire quelle décision il prendrait. Les proches de Bertrand n'ont pu que constater ces dernières semaines que l'ancien ministre de la Santé n'a pas "plié le match" - dixit Le Figaro - comme il l'espérait dans les sondages, bien qu'une enquête IFOP l'ait donné à touche-touche avec Marine Le Pen (16% d'intentions de vote) pour la première fois hier. Ses principaux rivaux, Michel Barnier et Valérie Pécresse, se sont montrés insensibles à ses appels au rassemblement derrière sa candidature et affichent toujours une certaine détermination à être candidats.