Selon le sondage Harris Interactive pour Challenges du 6 octobre 2021, Eric Zemmour serait pour la première fois qualifié au second tour de la présidentielle avec 17 à 18% des intentions de vote, derrière Emmanuel Macron (24 à 27%). Le polémiste, qui ne fait presque plus durer le suspens pour sa candidature à l'Elysée, devance dans cette enquête la candidate RN Marine Le Pen (15 à 16%) dans chacune des configurations testées, et distance le candidat de la droite quel qu'il soit. Ainsi, selon cette étude, Eric Zemmour obtiendrait 17% face à Xavier Bertrand (13%) ou Valérie Pécresse (11%), et 18% face à Michel Barnier (7%). Devant les caméras et observé avec attention par sa conseillère Sarah Knafo, il ne cache pas son enthousiasme, s'imaginant de plus en plus candidat lors qu'on lui pose la question.
Face à cette montée en puissance, Marine Le Pen veut montrer qu'elle n'est pas déstabilisée et mise sur son expérience en politique et le fait d'être une femme de terrain, à la différence de son concurrent ultramédiatique. "Non je ne suis pas chamboulée. Je suis calme, mais c'est aussi parce que j'ai beaucoup d'expérience", a affirmé la candidate du Rassemblement national qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, dans un entretien diffusé sur YouTube et son compte Facebook. "Quand on est éloigné (du scrutin), les différentes études d'opinion en réalité ne mesurent pas ce qui peut se passer dans le pays dans les prochains mois", fait valoir Marine Le Pen.
Comme beaucoup de ses concurrents en politique, Marine Le Pen brandit la carte du "fond" contre celle de la forme, c'est-à-dire des sondages, de la participation ou non de certains à l'élection. Celle qui prend soin de ne pas nommer Zemmour affirme ne pas d'être "ramollie" : "Je suis extrêmement sûre non seulement de ma volonté d'être présidente de la République mais aussi de ma capacité à être élue."
Une position remise en cause en "off". Un soutien de Marine Le Pen, l'eurodéputé ID (Identité et Démocrate) Gilbert Collard, fait partie de ceux qui ne restent pas de marbre face à la vague Zemmour. Dans Le Parisien, il déclare : "Bien évidemment que le dernier sondage est une énorme surprise. J'ai été le premier à dire que la dédiabolisation était un piège à cons ! L'idéal serait quand même une entente entre Marine Le Pen et Éric Zemmour avant le premier tour." D'ailleurs, le 15 octobre, il ira écouter Éric Zemmour en déplacement à Nîmes. Celui qui est présenté comme l'homme qui a dédiabolisé le FN il y a quelques années voudrait-il finalement faire de même avec le polémiste à la ligne identitaire extrême ?
Par ailleurs, que pense Eric Zemmour de sa rivale ? Interrogé le 6 octobre sur Europe 1/CNews dans Punchline, il a martelé n'avoir rien contre elle, ne pas la détester, mais il remarque ses erreurs tactiques et stratégiques. "Je ne l'abats pas de mon mépris comme elle (...), elle est courageuse, elle est valeureuse, simplement je fais mon diagnostic", ajoute-t-il. Des propos qui ressemblent à une main tendue vers la fille de Jean-Marie Le Pen ? L'ancien chroniqueur d'On n'est pas couché a déjà montré des signes de rapprochements avec sa nièce, Marion Maréchal. Celle-ci n'étant pas en très bons termes avec sa tante, les ralliements risquent de ne pas être simples.