Le 24 avril dernier, le cycliste Yoann Offredo s'entraînait pour son premier Tour de France. Le coureur professionnel, membre de l'équipe belge Wanty-Groupe Gobert ne se doutait pas qu'un simple accrochage avec un automobiliste au bord de la route allait devenir une agression médiatisée doublée d'un débat sur la sécurité des deux roues sur les routes de France.
Sur les réseaux sociaux, le jeune cycliste père de famille avait ému les internautes en publiant le récit de l'agression, mais également des photos particulièrement évocatrices – on se souvient d'un selfie où il posait ensanglanté. Jeudi 23 novembre, Yoann Offredo avait rendez-vous avec ses deux agresseurs au tribunal correctionnel d'Évry. Mais le juge ne lui a pas donné raison. Pire encore, il a condamné Yoann Offredo à verser 400 euros d'amende avec sursis, ainsi que 300 euros pour dommages et intérêts. Les juges ont estimé que le cycliste, qui était avec deux amis sur cette route de Gif-sur-Yvette, s'était comporté de manière dangereuse. Un de ses acolytes a par ailleurs été condamné à 200 euros d'amende avec sursis.
Du côté de l'autre partie – José, l'automobiliste, et Maria, sa passagère et collègue –, la sanction est sensiblement la même. L'homme, employé d'une société de nettoyage, a été condamné à 700 euros d'amende avec sursis après avoir reconnu qu'il était bien l'auteur des coups portés à Yoann Offredo – ce qui lui avait valu un nez cassé et dix jours d'incapacité totale de travailler. Une somme qu'il partage avec Maria, laquelle était aussi descendue de la voiture avec un manche à balai, tandis que son collègue brandissait une lame de cutter. "Elle est toute petite et elle sert pour gratter le ruban adhésif sur les carreaux", avait-elle déclaré aux juges, expliquant avoir "eu peur" pour son collègue et être sortie de la voiture pour le défendre.
"Cela fait dix-huit ans que je suis coureur cycliste et, chaque jour, je fais face aux comportements des automobilistes et aux provocations sur la route, mon lieu de travail", dénonce Yoann Offredo, tout en étant "bien conscient que les cyclistes peuvent occasionner une gêne". De son côté, José a évoqué "un épisode malheureux" et regretté "que cela finisse comme cela".