Lundi 24 avril, Yoann Offredo (coureur de l'équipe Wanty-Groupe Gobert) a été violemment agressé lors d'un entraînement. En postant deux photos ses blessures (dont une de lui le visage en sang) et un message sans équivoque, le cycliste français a fait braquer les projecteurs sur la terrible agression dont il a été victime.
Ce mercredi 26 avril, Le Parisien et L'Équipe publient chacun de leur côté une interview du coureur (qui a notamment fini 7e de Milan-San Remo en 2011). Il se confie sur son état de santé, avant de donner sa version des faits. "J'ai le nez cassé, une côte dans un sale état et des hématomes partout, mais je souffre davantage du moral que du corps", avoue-t-il au Parisien. Selon lui, "c'est psychologiquement difficile à vivre". "Je ne suis même pas en colère contre l'homme qui m'a frappé. Je suis triste de m'être fait péter la tête pour rien, lâche-t-il à L'Équipe. Lundi soir, je voulais arrêter le vélo."
Le regard de sa petite fille, Aimy, n'a pas arrangé les choses. "Ma fille aînée de 4 ans pleurait. Elle m'a demandé si j'avais chuté, j'ai dit non ! Elle m'a dit : 'Tu as le nez en sang !' J'ai répondu : 'Je me suis fait taper dessus...' C'était difficile de lui expliquer" concède-t-il au Parisien, visiblement meurtri par l'agression dont il a été victime au coeur de la vallée de Chevreuse, entre son Essonne natale et les Yvelines. Yoann Offredo était accompagné de deux amis lorsqu'un couple d'automobilistes "d'une quarantaine d'années" se met soudainement à les coller de près puis décide de les doubler en rasant de près l'un des coureurs, Alexis Isérable, puis de piler devant eux. "On a gueulé, je l'ai traité d'abruti, je lui ai dit qu'il mettait notre vie en danger", rapporte Yoann à L'Équipe.
Je savais qu'il allait me défoncer
Mais l'altercation verbale dérape alors. "Il a sorti un grand cutter, j'ai vu dans ses yeux que ce n'était pas seulement une menace alors j'ai bloqué la portière de son véhicule", raconte la victime. C'est alors que la passagère entre en scène. "Elle avait pris dans le coffre un outil et me tapais avec le manche", raconte le cycliste qui avait parlé d'une batte de base-ball dans son message Facebook. Il ajoute : "Finalement, le conducteur récupère le bâton et s'acharne sur moi. Je réussis à lui retirer et il me met un dernier coup en pleine tête", avant que l'employeur du couple n'arrive très vite, suivi de la gendarmerie.
Bien décidé à porter plainte, Yoann Offredo est furieux. Selon lui, la sécurité des cyclistes n'est pas assurée et l'irresponsabilité des automobilistes est aussi engagée. Conscient que la circulation en région parisienne peut être difficile, que des mots d'oiseaux peuvent être échangés, il estime à juste titre que cela "ne justifie en aucun cas d'être agressé de la sorte". D'autant que son agresseur était loin d'être du genre pacifique : "J'ai vu dans son regard que ça ne serait pas juste une explication verbale... Je ne savais pas s'il utiliserait sa lame, mais je savais qu'il allait me défoncer."
De source judiciaire, citée par l'AFP, le couple d'automobilistes a assuré que le différend était parti "d'un stop qu'ils ont respecté et les cyclistes n'ont pas aimé que cela casse leur rythme". Le conducteur, qui a avoué avoir utilisé "un manche à balai", a en revanche évoqué un échange de coups.