Le confinement a officiellement été instauré en France par un décret du 17 mars 2020 - et a été prolongé jusqu'au 15 avril -, mais il avait été annoncé dès la veille, laissant le temps à ceux qui le désiraient de pouvoir quitter leur domicile. Ainsi, de nombreux parisiens et Franciliens sont partis dans l'urgence. Un choix que n'a pas fait Zabou Breitman.
Pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour que l'actrice et metteuse en scène de 60 ans ne reste pas dans son appartement du 14e arrondissement, comme elle l'a expliqué le 29 mars 2020 au Journal du dimanche. "J'avais tout pour quitter Paris : une voiture, un lieu à la campagne. Mais j'ai appelé ma copine toubib là-bas et je me suis rendue à l'évidence que ce n'était pas responsable : tout déplacement est contaminant", a-t-elle expliqué. La comédienne vue dans de nombreux films comme Le premier jour du reste de ta vie, Narco, Arrête ton cinéma ! , Il a déjà tes yeux... n'a logiquement pas supporté que certains de ses amis prennent la fuite : "Cela m'a valu des fâcheries avec des copains qui ont préféré filer fissa !"
Consciente d'être une privilégiée dans ce confinement, Zabou Breitman pense à ceux qui n'ont pas la même chance qu'elle. "Ce confinement indispensable révèle de terribles inégalités quand certains sont SDF ou à plusieurs dans 15m2. Et pour ceux qui n'ont pas accès aux échappées belles de la poésie, des livres, de l'imaginaire, c'est vachement dur, a-t-elle confié au JDD, avec beaucoup d'empathie. La liberté grandit avec la culture. Tout le monde n'a pas les mêmes armes pour s'ennuyer et se désennuyer."
Et pour ne pas s'ennuyer, Zabou Breitman publie notamment tous les jours une vidéo sur Instagram, souvent décalée. "On a besoin de légèreté. L'insouciance et la distance poétique sont vitales en ce moment", a-t-elle commenté. Un rendez-vous quotidien qui permet de lui rendre ce confinement supportable.
L'intégralité de l'interview de Zabou Brietman est à découvrir dans Le Journal du dimanche en kiosque le 29 mars 2020.