Zaho de Sagazan craint que sa carrière prenante lui empêche de connaître l'amour

Il n'a fallu qu'un seul album pour que la foudre Zaho de Sagazan s'abatte sur la sphère musicale française. Avec La Symphonie des éclairs, son premier album, l'artiste de 24 ans rafle déjà la mise. Il faut dire qu'elle est nommée pas moins de cinq fois aux Victoires de la musique, dont la 39e cérémonie se déroulera ce vendredi 9 février à la Seine musicale à Paris. Nommée dans les catégories Révélation féminine, Révélation Scène, Album, Chanson et Création audiovisuelle, il y a de grandes chances que Zaho de Sagazan ne rentre pas chez elle les mains vides.

Si la musique coule dans ses veines depuis maintenant plusieurs années, cela ne fait que quelques mois que Zaho de Sagazan fait réellement parler d'elle. Elle n'est d'ailleurs pas peu fière de ce parcours et il y a de quoi. Son album est le fruit de 7 ans de travail, qu'elle a commencé à l'âge de 15 ans : "C'est une symphonie de 13 éclairs, 13 émotions, fortes et parfois brutales, qui ont guidé ma vie. Il dépeint la petite fille que j'étais, une Zaho ronde comme une bille, qui détestait sa sursensibilité, sa singularité, et que je regarde aujourd'hui avec beaucoup de tendresse", indique-t-elle à Madame Figaro dans une interview.

Elle poursuit : "Ce disque est un aveu tout tendre, brusque, drôle et grave, et je trouve extraordinaire qu'une oeuvre aussi sincère et imparfaite, faite avec le coeur, soit accueillie avec autant d'enthousiasme. Cela me paraît... Vertigineux." Si côtoyer un tel succès jeune a coûté la santé mentale à plusieurs artistes, comme Stromae, Zaho de Sagazan ne craint pas cet aspect-là de la célébrité : "Ce que l'industrie musicale demande à un artiste est parfois déraisonné. Ce n'est pas tant de sortir un disque, c'est la frénésie de la pré : les clips, la promotion, les concerts, les tournées, les shooting... Puis ça repart. Vite, un autre album, en boucle, avec élan, hop ! Encore plus ! Le pire, c'est qu'on entre soi-même dans cette spirale, en se lançant des défis délirants."

Loin d'apprécier la fame que beaucoup recherchent, Zaho de Sagazan n'a pas choisi ce métier "pour la gloire" : "La célébrité ne m'intéresse pas, je ne veux pas être adorée. Je ne désire pas non plus être riche, l'argent est un vice à mes yeux. Ce qui m'anime ? Faire de l'art. c'est une chance folle que de ressentir la passion, de vivre des moments de profonde solitude en écrivant. J'ai conscience que la route sur laquelle je me suis embarquée est faite de responsabilités, que je n'aurais pas une vie normale. Mais tout cela je l'accepte."

Si elle ouvre grand les bras à ce succès et à cette vie de folie qui s'offre désormais à elle, elle concède qu'il y a tout de même un aspect de la célébrité qu'elle redoute : "Il y a une chose qui me fait peur. Je n'ai pas encore connu l'amour. J'ai une hâte infinie de le découvrir, et je regrette de ne pas avoir pu goûter à ce bonheur avant de me lancer dans ma carrière artistique."

La jeune femme de 24 ans, la tête sur les épaules, a bien conscience que le rythme que lui impose sa carrière et tous les évènements qu'elle nécessite d'organiser peut lui coûter certaines histoires : "J'ai peur que les personnes qui m'attirent - simples et humbles - ne soient pas séduites par une fille qui monte sur scène tous les soirs. Cette année, j'ai 115 dates de concert prévues et je ne peux plus changer mon emploi du temps." Nul doute que si l'amour ne vient pas frapper à sa porte cette année, Zaho de Sagazan pourra toujours compter sur celui des nombreux fans qui l'applaudiront dans toutes les salles de France.