
C'est une interview qui pourrait lui coûter une partie de ses fans : alors qu'elle recevait sur France Inter le militant écologiste Thomas Brail, qui lutte par une grève de la faim contre un projet autoroutier, la chroniqueuse Maïa Mazaurette (également connue pour ses interventions dans Quotidien) a étonné ses fans. En effet, celle-ci a posé des questions pour le moins agressives au quadragénaire, originaire du sud de la France.
"On a beaucoup plus parlé de vous que de votre cause, et j'ai même regardé sur Google, vous avez eu, ces derniers jours, beaucoup plus de couverture médiatique que la cause que vous prétendiez défendre, vous l'avez invisibilisée par votre action", a-t-elle notamment demandé, avant que son interlocuteur, sans se démonter, ne lui explique qu'il ne fait pas ça vraiment pour lui.
"Oui, mais moi j'y suis pour rien si les médias qui s'emparent de ce sujet ne veulent parler que de moi. C'est leur problème, moi je n'ai jamais parlé que de moi, ce n'est pas le but. Moi je serais très bien chez moi tous les jours, avec mon petit garçon, à avoir une vie normale. Je me bats tous les jours pour que vos enfants respirent, je suis fatigué en fait", a-t-il expliqué. Papa d'un petit garçon, Jules, âgé de six ans, il lutte en effet pour préserver la nature contre l'autoroute A69 (que le gouvernement vient pourtant de confirmer ces dernières heures). En grève de la faim, il a également passé du temps dans un arbre, ce qui a laissé place à des questions de plus en plus lunaires.

"Vous ne parlez que du futur, que de votre enfant, mais la manière dont vous en parlez, c'est aussi un peu 'rigolo'. Vous montrez, ça c'est un écureuil, etc... C'est un peu enfantin, comme manière de montrer la lutte. Vous n'avez pas peur de passer pour un guignol ?", a demandé Maïa Mazaurette, ou encore "Et justement, votre fils, ça n'aurait pas été mieux pour lui que vous soyez à ses côtés ces derniers jours et que vous l'aidiez à faire ses devoirs plutôt que d'être dans un arbre ?".
Des questions de plus en plus agressives, auxquelles le courageux jeune homme a répondu avec sérieux, expliquant qu'il n'a "pas l'intention de mourir, loin de là", qu'il ne veut "pas être un martyre", et qu'il reçoit des "milliers et des milliers de messages de soutien".

Une séquence qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux : "Dinguerie", "La violence des questions j'suis choqué", "Le ton, la façon dont elle énumère, l'impression que ça vient d'elle" ou encore "Le mépris qu'elle a", peut-on lire sur Twitter.
Sur Instagram, également les internautes ne se sont pas gênés pour lui faire passer tout leur dégoût.
"Votre intervention face à Thomas Brail cet après-midi était vraiment gênante. Bravo à lui d'avoir gardé son calme malgré son épuisement", "Interview très gênante, franchissant les limites du manque de respect", "Votre interview de Thomas brail est consternant, affligeant de bêtise et d'irrespect le plus total envers une lutte citoyenne..", ont-ils écrit sur une séquence trouvée "franchement déplorable".
Mais la réalité est toute autre : la chronique, régulière dans cette émission quotidienne, a justement pour but de poser "la question qui fâche" et l'invité est parfaitement au courant de ce genre de questions controversées. Les questions de la chroniqueuse n'étaient donc là que pour le bousculer... et il a parfaitement réussi l'exercice !

Pour rappel, Thomas Brail lutte depuis plusieurs semaines contre un projet d'autoroute, l'A69, qui devrait relier Toulouse et Castres. Monté dans un arbre, il en a été expulsé il y a peu mais continue sa grève de la faim malgré la détermination du gouvernement à mener ce projet jusqu'au bout.