Gérard Depardieu est partout. Il s'impose dans les salles de cinéma avec trois films en trois semaines : Maison de retraite de Thomas Gillou (actuellement en salles), Maigret de Patrice Leconte (sortie le 23 février) et Robuste de Constance Meyer (le 2 mars). C'est dans le cadre de cette actualité surchargée que Le Journal du dimanche est allé à la rencontre de l'acteur iconique de 73 ans qui disait ne vouloir parler que de cinéma.
AU fil de l'entretien, le sujet de la mort est abordé, après un parallèle entre Maigret qui a perdu sa fille et Gérard Depardieu qui a perdu son fils Guillaume. Ce dernier - né de l'histoire d'amour entre Gérard Depardieu et Élisabeth Guignot - est décédé le 13 octobre 2008 après avoir contracté une pneumonie et une nouvelle infection due à un staphylocoque doré, résistant à la méticilline, lors du tournage de L'Enfance d'Icare d'Alex Iordăchescu en Roumanie. Pour Gérard Depardieu, avoir perdu son fils ne l'a pas aidé à se mettre dans la peau de Maigret, pour la simple et bonne raison qu'il ne s'est jamais considéré en deuil. "Je ne connais pas le deuil : mon fils Guillaume est en moi, comme le sont Jean Carmet, Maurice Pialat, François Truffaut ou Barbara, répond d'emblée celui qui vient de faire son arrivée sur Instagram. Si l'absence nous pèse, c'est à cause du vide qu'elle laisse. Je veille à le remplir en disant que Guillaume aurait aimé telle ou telle chose."
La vie se termine toujours à l'horizontale
Quant à savoir si Gérard Depardieu craint la mort, la réponse est non. L'acteur a cru tant de fois que sa dernière heure était arrivée qu'elle ne lui fait pas peur. Il souhaite néanmoins que son départ se fasse paisiblement, sans douleur. "Ce n'est pas plus mal de mourir dans son sommeil, comme Michel Galabru. La mort ne m'angoisse pas, la vie se termine toujours à l'horizontale. Ce qui est difficile, c'est ce qui se passe avant : la souffrance, l'agonie, l'impuissance de la médecine, confie le grand nom du cinéma français, décrit comme un homme sans cesse en ébullition. Après "les accidents de la route" et "les comas" dont il a été victime dans sa vie, Gérard Depardieu estime être déjà mort "plein de fois". "Même certaines cuites que j'ai prises m'ont fait mourir ! Voilà pourquoi j'ai arrêté", explique-t-il.
En effet, Gérard Depardieu a multiplié les accidents en deux roues. En 1998, alors qu'il se rendait sur le tournage d'Astérix et Obélix contre César en moto, et alcoolisé, il avait chuté. En 2012, il a été heurté par un voiture alors qu'il se trouvait en scooter. En 2000, il subit un quintuple pontage coronarien. Autant d'aléas qui ne l'ont pas affaibli puisqu'il a tourné neuf films ces deux dernières années.